Ultime visite du médiateur onusien pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région du Maghreb, avant le prochain rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la prochaine résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit sahraoui. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, a entamé son périple à partir des camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, entre les 23 et 25 mars, où il a rencontré la délégation participant aux négociations initiées par l'ONU, dans le cadre du processus de décolonisation du Sahara occidental. Cette virée du médiateur onusien dans la région, seconde du genre en l'espace de deux mois, s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'ONU pour relancer le processus de règlement de la question du Sahara occidental. Interrogé au lendemain de cette visite, M'hamad Khadad, l'un des membres de la délégation sahraouie aux négociations, a indiqué que celle-ci intervenait en prévision de la présentation du rapport du SG de l'ONU devant le Conseil de sécurité et des prochaines négociations entre le Maroc et le Front Polisario. «Cette visite s'inscrit dans le cadre des préparatifs des étapes futures, notamment le rapport du SG de l'ONU, mais en même temps pour préparer un prochain round de négociations que Christopher Ross compte organiser après la prochaine résolution des Nations unies, soit au mois de mai», a affirmé M'hamed Khadad. Ce dernier, également coordinateur du Front Polisario auprès de la Minurso, a précisé que «ce nouveau round de négociations est en discussion entre les deux parties». «Ross pense que c'est nécessaire et judicieux d'organiser ces négociations». Lors de cette rencontre, la partie sahraouie a soulevé un certain nombre de questions dont la décolonisation, notamment l'obligation de mettre en œuvre les résolutions des Nations unies pour l'organisation d'un référendum libre et démocratique. «Négociation ou pas, le problème pour le Front Polisario est de savoir si les Nations unies ont décidé d'avancer et si elles sont disposées à appliquer ce que le SG de l'ONU avait souligné lors de son dernier rapport en 2014, où il a dit : ‘'Si les choses n'évoluent pas, on doit demander au Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités et de voir comment on peut régler le problème''», insiste M'hamad Khadad. Ceci avant d'appeler la communauté internationale à faire pression sur le Maroc afin de se conformer à la légalité internationale. «Le Maroc a refusé durant près de 7 mois la visite de Ross et avait empêché même Kim Bolduc de reprendre ses fonctions à El Ayoun, il est scandaleux que les Nations unies se taisent», a-t-il regretté. Le coordinateur du Front Polisario auprès de la Minurso a estimé que Christopher Ross «est animé d'une bonne volonté» en voulant appliquer l'agenda que lui a fixé l'ONU dans le cadre de la résolution du conflit. Mais il estime que «cette volonté de Ross ne suffit pas». Le Front Polisario attend «un signal fort» du Conseil de sécurité lors de sa prochaine résolution, en fixant notamment un délai pour le processus de négociation, en obligeant la partie récalcitrante à respecter la légalité internationale. Il est à noter que la visite de Christopher Ross dans les camps de réfugiés intervient à quelques jours des manœuvres militaires que s'apprête à organiser demain la RASD dans la région de Tifariti (territoire libéré du Sahara occidental).