C'est peut-être une révolution médicale qui est en marche à Oran. Présenté, cette semaine, par le Dr Benali Bouhedjar en présence du ministre de la Santé, de la Population, et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, ce projet vise à atténuer un peu plus le supplice que vivent les malades du cancer. Cette hospitalisation à domicile (HAD) permet, en principe, d'apporter une prise en charge de niveau hospitalier au domicile du malade sous la responsabilité du médecin traitant. Le malade peut ainsi bénéficier d'un ensemble de soins techniques ou spécialisés (chimiothérapie, perfusions, pansements, rééducation, accompagnement psychologique ou social) pendant certaines périodes de la maladie. Lorsque les soins s'allègent, le relais est organisé, en lien avec le médecin traitant, vers le personnel du CHU. Une fois le diagnostic établi, le malade n'aura plus à se déplacer, si bien sûr il réunit toutes les conditions requises. «Cela se fait sur demande du médecin traitant, du patient et avec l'accord du médecin coordinateur. Une assistante sociale se déplacera ensuite pour constater les conditions de logement du patient-candidat», précise le Dr Bouhedjar. Les objectifs eux aussi varient selon les besoins du malade, allant de la simple réadaptation du patient à son domicile jusqu'aux soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie. Les frais sont quant à eux totalement pris en charge par la sécurité sociale et un véhicule dédié aux soins oncologiques vient d'être acquis par le CHU d'Oran. «Il s'agit d'une hospitalisation véritable», insiste le Dr Bouhedjar, avant de poursuivre: «On constate un soulagement de la part des patients qui n'ont pas à se déplacer au service oncologique du CHUO, de plus aucun patient n'a été admis aux urgences depuis le lancement du programme». Cette initiative a été saluée par le ministre de la Santé qui a jugé que le fait qu'un patient n'ait pas besoin de se déplacer à l'hôpital représente un réel progrès. Bien que ce projet soit en état de fonctionnement effectif, il est à noter que son évolution est progressive. La direction du CHUO estime qu'une cinquantaine de cas pourrait bénéficier du programme d'ici la fin du trimestre.