L'exaspération est à son comble parmi les agriculteurs de Khenchela frappés de plein fouet par la calamité naturelle de l'année 2013, à savoir les crues qui ont dévasté les exploitations agricoles et emporté le cheptel. Ces fellahs ruinés attendent depuis, que les autorités tiennent leurs promesses de dédommagement. «On a marre des promesses non tenues. Nous attendons depuis plus d'une année et demie nos indemnisations, mais les responsables concernés n'ont fait qu'estimer nos pertes, et nous demander de patienter. Qu'est-ce qu'ils attendent ces responsables pour nous donner nos droits légitimes», fulmine un agriculteur de la commune de Tamza. Les faits remontent aux intempéries de fin du mois d'août et début de septembre 2013, qui ont affecté des communes de la wilaya, déclarées sinistrées par la suite. Il s'agit de Tamza, M'toussa, Chelia, Taouzient, Bouhmama, Remila, Baghai et Yabous; cette dernière dont le préjudice concerne 100% de ses terres agricoles, avec des pertes estimées à 14 milliards de centimes dans le secteur de l'agriculture sur 3175 ha. Le coût global des dommages des communes sinistrées est estimés à 40.000 quintaux de pommes, 90.000 qx de légumes, 300 puits endommagés, l'effondrement de 100 écuries et 20 poulailler et des centaines de têtes de cheptels emportées par les eaux. Suite à ces inondations, plusieurs responsables de haut niveau ont effectué des déplacements à la wilaya et tenu des promesses. Le 7 septembre 2013, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Souad Bendjaballah, a visité les communes touchées et a souligné que les services techniques ont été chargés d'évaluer les dégâts, en coordination avec la wilaya et le ministère de tutelle, en vue de prendre les mesures adéquates. Deux jours après, une délégation a été dépêchée par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, pour évaluer les dégâts. Dans la même semaine, le directeur général des forêts, Mohammed Sghir Noual, a affirmé que «Les agriculteurs sinistrés de Khenchela pourront compter sur l'aide de l'Etat. Les premières décisions sont déjà en cours d'exécution et prendront plusieurs formes». Malgré toutes ces promesses, la situation demeure sans changement. A ce propos l'adjoint de l'APC de Tamza accuse les responsables des services agricoles d'être derrière la lenteur de l'opération d'indemnisation des agriculteurs. De son côté, l'adjoint de l'APC de M'toussa nous a affirmé que toutes les démarches entreprises en ce sens auprès de la DSA sont restées vaines et que le dédommagement demeure tributaire de la décision de la direction. Pour lui, le transfert des dossiers à la Badr connait un retard considérable sans aucune raison convaincante. Notons que ces agriculteurs sinistrés ont tenu plusieurs actions de protestation, devant la direction des services agricoles pour protester contre le retard dans le versement des indemnisations.