Des projets, totalisant 150 milliards, de dinars sont bloqués par l'opposition de citoyens. Les oppositions de propriétaires terriens bloquent de nombreux projets structurants inscrits au profit de la wilaya de Tizi Ouzou. D'un coût global de 150 milliards de dinars, ces nouveaux programmes de développement alloués par l'Etat ne sont toujours pas lancés ou freinés par ce récurent problème d'opposition. Zone industrielle de Souamaa, CHU de 500 lits à Oued Falli, pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest, téléphérique de la ville de Tizi Ouzou, barrage hydraulique de Souk N'Tleta, les exemples sont légion. Les travaux de réalisation des réseaux de transport et de distribution du gaz naturel sont les plus affectés par les réactions des populations locales qui s'opposent au passage des gazoducs devant alimenter... leurs villages. Il faut dire qu'aucun secteur d'activité n'est épargné par ce vent de contestation concernant des projets d'utilité publique. Dans la commune de Fréha, c'est l'implantation d'une zone d'activité qui est remise en cause. Suite à une proposition du maire de la localité, les services de la wilaya ont dégagé un site et mis sur ce terrain des porteurs de projets. Quelques jours plus tard, des citoyens ont pris attache avec le wali pour lui signifier qu'ils étaient contre cette zone d'activités. Des projets touristiques de haut standing qui devaient être réalisés à Azeffoun butent sur les mêmes contraintes. Il s'agit notamment d'un camping de 600 places au niveau de la plage «Petit Paradis» et de 14 autres structures touristiques qui devaient être implantées dans la région de Sidi-Khlifa. L'étude a été finalisée, les investisseurs choisis mais la direction du tourisme s'est heurtée au refus catégorique des citoyens. Dernière réalisation à pâtir de ces blocages, le téléphérique de la ville de Tizi Ouzou. Lancés lors de la visite du Premier ministre dans la région, en juillet 2013, les travaux n'ont atteint que 35 % de taux d'avancement, alors que le délai de réalisation était fixé à 24 mois. En cause, de nombreuses oppositions émanant de propriétaires terriens enregistrées à plusieurs endroits du tracé de ce moyen de transport. Cet obstacle bloque la réalisation des sondages sur les parcelles concernées et ralentit les travaux de réalisation de ce projet qui devrait relier la gare routière de Bouhinoune au mausolée de Sidi Belloua (Redjaouna), sur les hauteurs de Tizi Ouzou. Ces oppositions sont enregistrées également au niveau des assiettes de terrain où des pylônes et des stations devaient être réalisés, notamment au niveau des sites du stade du 1er Novembre, Redjaouna et Belloua. Intervenant lors d'une rencontre sur l'investissement organisée récemment, le wali de Tizi Ouzou a déploré : «Si l'ambiance générale ne change pas, nous aurons toujours des oppositions et les projets n'aboutiront pas. Il faut une ambition générale de développement, ce n'est pas seulement l'affaire du wali, c'est l'affaire de tous ! Les wilayas qui ont réussi, ce fut grâce à l'environnement et à une volonté ambiante. Tout le monde doit accepter le développement». Selon M. Bouazgui, l'insécurité n'est pas le seul facteur à l'origine de la délocalisation des entreprises : «C'est vrai que l'administration est bureaucratique, mais il faut dire aussi que le discours ambiant, l'environnement et les oppositions des citoyens à l'implantation de projets privés n'encouragent nullement les porteurs de projets. L'insécurité n'est pas le seul handicap». Le premier magistrat de la wilaya a exhorté les élus à contribuer à la levée de ces oppositions afin de permettre au développement local de prendre son essor, de créer de la richesse, de l'emploi et des rentrées fiscales.