En équipe nationale, les sélectionneurs passent et les (mauvaises) habitudes perdurent. Hier, Vahid Halilhodzic convoquait sans sourciller des joueurs sans temps de jeu, bombardés comme titulaires indétrônables, au mépris du bon sens et des critères qui président à une convocation en sélection. Son successeur, le Français Christian Gourccuf lui a emboîté le pas et marche sur ses traces en matière de critères de sélection. Le patron des Verts a justifié la non-convocation du gardien Raïs M'Bolhi arguant qu'il ne joue pas beaucoup avec son club américain (Philadelphie). Personne ne peut le blâmer sur ce principe cardinal qui dicte qu'un joueur qui ne joue pas régulièrement avec son club ou manque cruellement de temps de jeu ne peut pas être retenu en sélection. Mais voilà, le Breton a fait une entorse à ce principe en convoquant Mehdi Zeffane (Lyon) qui ne compte pas plus de temps de jeu que Raïs M'bolhi et surtout qui n'a pas le statut de son aîné, qui a été plus souvent titularisé. Dans leurs tableaux respectifs de temps de jeu, Raïs M'bolhi compte 5 titularisations et 450 minutes de jeu, alors que Mehdi Zeffane n'a pris part qu'à 3 matchs, dont un seul comme titulaire, avec un temps de jeu ne dépassant pas 160 minutes (statistiques arrêtées au 28 avril 2015). Cet épisode — la non-sélection de M'bolhi et la convocation de Zeffane — c'est dire une chose et son contraire. Pas sûr que s'il était sélectionneur en Europe, Christian Gourccuf se serait permis ce caprice. Il est facile ensuite de faire le procès du produit local, lui faire endosser toutes les tares et justifier ce type de choix qui ne repose sur aucun critère sérieux conforme aux normes en la matière. L'objet du commentaire n'est pas de critiquer Mehdi Zeffane et encore moins faire son procès. Lui, il est là par la seule volonté du sélectionneur. Il incombe à ce dernier d'instaurer et de respecter des critères de sélection en phase avec ce qui se fait en la matière dans les contrées ou justement ces critères sont transparents, logiques et ne souffrent aucune ambiguïté. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas en Algérie.