A Kartala, dans la commune de Baba Hassen, les commerçants anarchiques ont opéré une véritable offensive ces derniers jours. Ils sont des dizaines à occuper la voie publique, la plupart avec des camionnettes, proposant fruits et légumes et bien d'autres marchandises. Si au début ces vendeurs rendaient un grand service aux habitants en raison de l'absence de marché dans cette localité, ces derniers jours, par contre, les résidants commencent à exprimer leurs appréhensions. Ils craignent que la cité se transforme, à l'avenir, en un véritable bazar anarchique. Les habitants pointent du doigt la passivité des autorités publiques, d'autant qu'à quelques mètres seulement se trouve un barrage de la gendarmerie nationale. «Au début, il n'y avait qu'un seul vendeur qui proposait à bord de sa camionnette des fruits et légumes. Au lieu de réaliser un espace commercial digne de ce nom et régler le problème, l'on assiste à une importante hausse du nombre de vendeurs qui occupent la voie publique», s'indigne une résidante. Il est à relever par ailleurs que le retour en force du commerce informel ne concerne pas que cette localité de la banlieue d'Alger. A Clauzel et à Meissonnier, au centre de la capitale, les jeunes vendeurs à la sauvette et les étals anarchiques ont refait leur apparition. Malgré les rondes qu'effectuent régulièrement les services de sécurité, les commerçants ne se sentent pas trop «menacés» et ne craignent plus que leur marchandise soit saisie. En conséquence, ils étalent à même le sol leurs produits, au grand dam des piétons qui ne trouvent parfois pas ou mettre les pieds.