Constat - Des marchés informels subsistent encore, alors que d'autres résistent ou tentent de résister aux opérations coup-de-poing des autorités publiques. A la place des Martyrs, à la rue de la Lyre et à la rue de Chartres, à la rue Larbi-Ben M'hidi (ex-rue d'Isly), à Ferhat-Boussaad (ex- Meissonier) et dans la commune de La Casbah, l'informel est toujours prospère. Pas plus tard qu'hier, lors d'un tour effectué à la place des Martyrs, nous avons constaté que des vendeurs ambulants, des étals et autres marchés de proximité continuaient d'attirer les foules, particulièrement les jeunes filles et les femmes. En fait, le nombre important de jeunes vendeurs présents dans ce site anarchique, ne facilite pas la tâche des services de sécurité. Ces commerçants font la loi en occupant les lieux, en présence des fourgons de la police. Nous avons même appris sur place que la police avait interdit la vente au niveau de cet espace, la veille, mais dès le lendemain les marchandises étaient réinstallées. A la rue Larbi-Ben M'hidi une dizaine de jeunes vendeurs continuent de squatter les trottoirs tout le long de cette rue et ruelles adjacentes. A chaque pas, il y a un marchand informel. Tout se vend en toute liberté ! Les passants ont du mal à se frayer un chemin. Certains pensent qu'il s'agit là des vendeurs délocalisés de certains marchés de quelques autres quartiers de Bachdjarah, Boumaâti, Belouizdad et autres marchés rasés tout récemment par la police. A la rue Ferhat-Boussaad, nous avons remarqué que de nombreux vendeurs à la sauvette, même ceux arrêtés et libérés, ont réinstallé leurs produits à la vente. «Pas plus tard qu'hier, trois vendeurs ont été arrêtés et entendus par la police, ils ont été libérés le jour même», nous confie un commerçant du réseau légal du même marché. C'est le cas de ce père de famille qui a été libéré la veille par la police et qui reprend aujourd'hui son activité. «Je dois courir tous les risques du monde pour nourrir quatre bouches !», nous confie-t-il. Même scénario à la rue Didouche-Mourad : les vendeurs de lunettes et de chaînes en argent n'ont jamais quitté les lieux. De même pour certains marchands de vêtements juste à l'entrée du marché Clauzel, ainsi que ceux des fruits et légumes, et le marchand de persil et autres herbes à proximité du bureau de poste de la rue Khelifa-Boukhalfa. Bien qu'une certaine peur habite ces commerçants qui craignent une intervention improvisée des policiers, l'affluence des acheteurs n'a pas changé. Les vendeurs de cacahuètes, de certains objets tels que les coupe-ongles et d'articles de plastification ... ont occupé, sans crainte, les trottoirs de la rue Didouche-Mourad. Difficile de relater en détail les faits tels qu'ils se présentent, surtout que c'est triste de voir des pères de famille courir ou même se cacher pour pouvoir vendre un cartable ou une serviette contre quelques miettes, qui constituent forcément, leur unique gagne-pain ! Le désarroi de certains est indescriptible, mais le spectacle de nos boulevards et rues principales, l'est tout autant. Lifting à Birkhadem Les opérations de lutte contre l'informel se poursuivent au niveau de la capitale. Un grand dispositif a été déployé lundi matin pour éradiquer simultanément les deux marchés parallèles de Birkhadem. A notre arrivée sur les lieux, le premier marché anarchique situé à la rue Khelifi-Hamid était déjà rasé. Une quinzaine de vendeurs de vêtements, de légumes, de fruits, de plantes, de jouets et de certains objets et fournitures de couture ont été avertis la veille, par la police. Ce qui a, sans doute, facilité la tâche aux agents de l'ordre qui étaient sur place à 3 heures du matin. Il faut signaler que les jeunes vendeurs squattent depuis longtemps les trottoirs, les chaussées, les rues à l'extérieur de ce marché. Ce qui rendait très difficile la circulation des piétons et des automobilistes. Pis encore, depuis des années, certains marchands occupent illicitement même le jardin public de cette municipalité censé être un endroit de détente et de repos ! Même scénario au niveau de l'autre marché illicite situé en face de la passerelle de l'autoroute reliant Alger à Blida. L'éradication de ces deux marchés s'est faite dans le calme. Aucun affrontement n'a été signalé. Les travaux de nettoyage ont été assurés par les agents d'Asrout.