La grève de la faim entamée par les avocats du barreau d'Oran, au siège national du Mouvement démocratique et social (MDS) à Alger, se poursuit et «contrairement à celle d'avril, celle-ci sera illimitée», affirme Mohamed Boutaleb, un avocat-stagiaire gréviste. Par cette action, les grévistes dénoncent «l'abus de pouvoir» de maître Houari Ouahrani, bâtonnier d'Oran. Trois autres avocats les rejoindront d'Oran. S'ils se sont entendu sur la façon de dénoncer une injustice, tous ne partagent pas la même histoire. Maître Saâdoune Souad explique son cas : «J'ai déposé une plainte contre mon ex-mari, maître Kada Cheraïfia, membre du bâtonnat et bras droit du bâtonnier d'Oran, pour non-paiement de 18 années de ses obligations de pension alimentaire, d'une valeur de plus de 2,7 millions de dinars. Il a été condamné par le tribunal d'Oran à deux mois de prison avec sursis puis relaxé par la cour. Quelques jours plus tard, j'ai reçu la décision inexplicable de ma radiation.» Elle affirme que le bâtonnier lui a proposé un transfert à Tlemcen. «Cependant, cela n'a pas abouti, même si j'ai suivi la procédure exigée et également payé le mouvement de transfert qui s'élève à 30 000 DA», révèle-t-elle. «En réponse à mes nombreuses questions à ce sujet, maître Ouahrani m'a informée que le ministre de la Justice refuse de débloquer mon dossier», ajoute-t-elle. Concernant Mohamed Boutaleb, l'avocat stagiaire, il a été «accusé par le bâtonnier d'Oran de mener une campagne électorale pour son rival, alors que la loi ne me l'interdit pas. Il a donc refusé de me délivrer mon certificat de stage et je reste bloqué». S'ils ont choisi cette solution radicale, c'est parce qu'ils n'ont pas «trouvé vers qui nous tourner et c'est l'ultime solution pour attirer l'attention», confie Mohamed Boutaleb. «Si aujourd'hui, on malmène un avocat, qu'en est-t-il du citoyen lambda ?» se demande-t-il. Ces avocats comptent par ailleurs déposer une plainte auprès des instances internationales.