Bien qu'elle soit un excellent moyen de communication et d'interactivité, l'addiction à internet peut mener à de véritables troubles comportementaux. D'après une enquête menée par une équipe de psychologues de l'établissement de santé de proximité de Bouzaréah, sur un échantillon de 14 822 jeunes Algérois, âgés entre 8 et 22 ans, près de 33% en sont accros. Présentée lors d'une journée d'étude sur l'addiction à internet des jeunes, organisée par la direction de la santé de la wilaya d'Alger, l'instigatrice de cette enquête, le docteur Nora Kechairi de l'EPSP Bouzaréah, a tiré la sonnette d'alarme sur cette nouvelle forme de toxicomanie. Dans son intervention, elle qualifie internet de nouvelle forme de drogue. Une personne, quel que soit son âge, peut montrer des troubles comportementaux, si on lui ôte ce moyen qui la plonge dans un monde virtuel. Elle devient irritable, violente et peut perdre ses facultés de communication dans le monde réel, au sein de la société. L'addiction peut être grave au point où l'individu, le jeune surtout, perd le contrôle de ses réactions et peut facilement plonger dans la déprime. Cette enquête, qui a duré deux mois, reflète, selon cette équipe de psychologues, la gravité de ce fléau et attire l'attention sur la nécessité d'agir dans l'immédiat pour éviter d'éventuels débordements. Elle n'a pas manqué d'insister sur le rôle des parents dans la gestion du temps de leurs enfants et le développement de nouveaux centres d'intérêts, tels que le sport, dans le but de leur éviter une éventuelle dépendance à internet.