Les étudiants de la faculté des sciences de l'université M'Hamed Bougara (Boumerdès) ont bloqué hier toutes les activités de leur établissement pour protester contre « l'anarchie » qui caractérise ce début de l'année 2006-2007. Les étudiants, pénalisés par le report des deuxièmes examens de l'année dernière suite à la grève décidée depuis le 13 mai dernier par le Cnes, ont voulu surtout protester contre les « très mauvaises conditions » dans lesquelles on voudrait leur faire subir ces épreuves. Le mouvement de protestation des étudiants, qui ont fermé même le portail principal de la faculté pour exiger de négocier directement avec le recteur de l'université, a été déclenché par l'évocation de « fuites de sujets ». Cependant, ceci n'est que la goutte qui a fait déborder le vase puisque les rares examens qui ont pu avoir lieu cette semaine ont été tenus dans « des conditions déplorables », témoignent des étudiants de la faculté. « Certains étudiants subissent les épreuves et d'autres non. Les surveillances sont assurées par de pseudo-agents de sécurité », s'indigne un représentant des protestataires. L'assemblée générale des enseignants grévistes de Boumerdès évoque, de son côté, des « conditions anti-pédagogiques » et avance qu'« on a associé même les jardiniers à la surveillance de ces épreuves », soutient-elle. Les étudiants de ladite faculté réclament le report de ces examens et exigent l'annulation des épreuves qu'une partie d'entre eux vient de subir. Les enseignants, révoltés par « l'entêtement de la tutelle », proposent au Cnes l'organisation d'un rassemblement national devant le Palais du gouvernement et appellent au respect des normes pédagogiques pour la tenue de toute épreuve. Ils s'indignent qu'après plus de deux mois de blocage, les « gouvernants continuent à (leur) faire la sourde oreille » pénalisant des milliers d'étudiants (au niveau local seulement) touchés par la grève.