«C'est bien plus qu'un partenariat entre une société publique et une firme étrangère, c'est l'amorce d'un processus d'intégration technologique et industrielle à l'échelle nationale», considère l'un des cadres dirigeants de la société Galucho-Algérie Spa, créée le 24 mai, entre les entreprises publiques CMA de Sidi Bel Abbès, PMAT d'Alger et la firme portugaise Galucho. Cette nouvelle entité économique, qui sera implantée dans les ateliers du Complexe Machinisme Agricole (CMA), fabriquera une gamme complète de matériels agricoles pour le travail du sol et le transport agraire, sur les bases d'une industrie et d'une technologie récentes. Elle produira ainsi, entre autres, des charrues à soc et à disques, des remorques de transport agraire ainsi que des matériels spécifiques (broyeurs, rouleaux, etc.). Son plan de charge portera sur une capacité minimale de production de quelque 2500 unités par an. Détenu à 49% par Galucho, 34% par le CMA et 17% par PMAT d'Alger, Galucho-Algérie sera dotée d'un capital social de 2 millions d'euros. Dès son entée en production, à partir de 2016, la nouvelle société prévoit un investissement spécifique de 4 millions d'euros. «Galucho-Algérie devra appuyer la stratégie de développement du CMA qui s'est lancé dans la fabrication de matériels d'accompagnement du tracteur Massey Fergusson de puissance de 85 à 150 chevaux», explique notre interlocuteur. «Après la sortie d'usine des premières moissonneuses batteuse de marque Sampo, nous nous sommes posés la question suivante : à quoi bon développer des engins agricoles modernes et performants en Algérie si l'outillage nécessaire au travail du sol ne suit pas? C'est à partir de là que l'idée de créer une société mixte avec les Portugais à commencer à germer», poursuit-il. Pour les responsables de Galucho-Algérie Spa, la création de cette nouvelle entité économique s'inscrit dans le cadre du plan de redéploiement du Groupe Mécanique activant dans le machinisme agricole, lequel prévoit la diversification de la production et une intégration industrielle transversale et graduelle. Ainsi, le taux d'intégration prévisionnel devrait passer de 20% dès la première année à 60% au bout de la cinquième année. Les effectifs de la société évolueront en conséquence et devront passer de 34 à 120 salariés à l'horizon 2019. Au bord de l'asphyxie financière à la fin des années 1990, le CMA a bénéficié, à partir de 2009, d'un plan de charge conséquent représentant un chiffre d'affaires de plus de 6 milliards de dinars. Le CMA qui emploie actuellement 400 salariés, fabrique et commercialise une panoplie de matériels agricoles et de pièces de rechange.