Si le taux de réussite est maintenu à près de 60%, la crédibilité de cet examen est de plus en plus touchée, sans qu'il n'y ait aucune réaction. Avec ou sans grève, les programmes sont de toute manière trop lourds et ils ne sont jamais terminés quand arrivent les examens. Pratiquement tous les enseignants vous le diront : il est impossible de terminer les programmes sans saturer les élèves. Ajoutez à cela les coefficients bas affectés aux matières essentielles suivant la spécialité pour assurer un bon taux de réussite pendant toute la scolarité de l'enfant. Il faut savoir encore que la durée d'enseignement officiel obligatoire dont doit bénéficier l'élève en 2014-2015 pour pouvoir terminer normalement les programmes en terminale doit tourner autour des 58 800 minutes par an. Pour le calculer, c'est très simple : il suffit de multiplier le nombre de périodes d'enseignement par semaine par la durée d'une période en minutes, puis de multiplier l'ensemble par le nombre de semaines d'école, (ex : 28 périodes x 60 minutes x 35 semaines = 58 800 minutes par an). Si on tient compte du nombre de minutes réelles vraiment effectuées -étant donné que les vrais cours ne commencent que fin septembre et finissent fin avril-, des 30 jours de vacances et de près de 30 jours de grève , cela donne : 28 périodes x 60 minutes x 25 semaines = 42 000 minutes. Donc, l'élève, cette année, aura un déficit de 58 800 - 42 000 = 16 800 minutes de cours. Soit trois semaines de cours. Ce retard est énorme et démontre clairement que l'élève qui abordera le baccalauréat ne pourra pas avoir les pré-requis nécessaires pour réussir à l'université, d'où l'explication de l'échec des 60% des étudiants en première année universitaire. Malheureusement, le baccalauréat est devenu chez nous un objectif en soi plutôt qu'une période transitoire pour la préparation des forces qui pourront répondre aux besoins du marché de l'emploi. Le ministère est préoccupé principalement par le taux de réussite au baccalauréat et la recherche de moyens pour l'amplifier, car le taux de réussite au baccalauréat reflète pour certains l'efficacité des réformes dans le système éducatif, mais la réalité démontre le contraire.