A l'appel d'un collectif de journalistes, de nombreux citoyens, des journalistes, des représentants des mouvements associatifs et syndicaux, et des militants des droits de l'homme ont tenu, hier, un sit-in devant la Maison de la presse à Alger, en guise de solidarité avec la citoyenne sahraouie, Tekber Haddi, en grève de la faim. Une action que Tekber a entamée à Las Palmas aux Iles Canaries, depuis le 15 mai dernier, pour réclamer la vérité sur l'assassinat de son fils, Mohamed Haidalla, par l'armée marocaine. Un énième crime, perpétré par les forces marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental, qui vient s'ajouter à la longue liste des violations des droits de l'homme et des crimes commis contre les civils sahraouis. Ainsi, les initiateurs de cette action ont dénoncé «le silence autour de l'affaire Haidalla et du combat héroïque de Mme Tekber Haddi» qui vient, selon eux, «rappeler encore une fois la passivité complice des membres du Conseil de sécurité des Nations unies avec la colonisation marocaine, et le parti pris de la France, des Etats-Unis et de l'Espagne». C'est ainsi qu'une pétition internationale dénonçant les violations des droits de l'homme commises par le Maroc au Sahara occidental a été lancée par les initiateurs de cette action, ouverte à l'ensemble de la corporation journalistique, mais également à divers profils et représentants de la société civile. Un appel a été adressé aux Nations unies, à l'Union européenne (UE), à l'Union africaine (UA), la Ligue des Etats arabes ainsi qu'à l'Organisation des Etats latino-américains. «En adhérant à cet appel, nous levons le voile sur l'action légitime et citoyenne de la mère Tekber Haddi, l'enlèvement et l'emprisonnement de Salah Lebsir, ainsi que le cas des 600 disparus Sahraouis depuis l'invasion militaire marocaine», lit-on dans la pétition. Les présents ont tenu à dénoncer le black-out politico-médiatique imposé sur la question du Sahara occidental. Ils se sont élevés contre l'embargo imposé au «territoire non autonome» du Sahara occidental qui subit depuis 40 ans une répression à huis clos. Les journalistes algériens, solidaires avec le peuple sahraoui ont également dénoncé «la politique de deux poids deux mesures» du Conseil de sécurité de l'ONU, pourtant en charge du parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie d'Afrique à travers un référendum d'autodétermination, pour lequel elle s'est engagé depuis 1991. De même qu'ils soutiennent la démarche de l'Union africaine qui, lors de son dernier sommet à Johannesburg, en Afrique du Sud, a réitéré son soutien à son envoyé spécial au Sahara occidental, Joaqim Chissano. Malgré son âge avancé, l'infatigable ancienne combattante contre le colonialisme français, Louisette Ighilahriz, a tenu à marquer de sa présence cette initiative. Approchée, elle a appelé l'ONU à «régler enfin ce conflit».