Une pétition internationale dénonçant les violations des droits de l'homme commises par le Maroc au Sahara occidental et interpellant la communauté et les instances internationales, a été lancée dimanche à Alger par un collectif de journalistes algériens. Ouverte à l'ensemble de la corporation journalistique, mais également à divers profils et représentants de la société civile, l'appel sera adressé aux Nations Unies, à l'union européenne (UE), à l'Union africaine (UA), la Ligue des Etats arabes, ainsi que l'Organisation des Etats latino-américains. L'initiative a été annoncée lors d'un sit-in observé à la Maison de la presse Tahar Djaout en soutien à la citoyenne sahraouie Tekber Haddi, qui observe une grève de la faim depuis plus d'un mois à Las Palmas (Espagne) pour dénoncer la mort de son fils Mohamed Lamine Haidallah dans les territoires sahraouis occupés. Cette action a été lancée également pour "exiger des autorités coloniales marocaines la restitution de la dépouille de Mohamed Lamine Haidallah et pour que les auteurs de ce crime soient traduits devant la justice". Au-delà de ce cas tragique, c'est toute la problématique de la violation des droits de l'homme perpétrés au Sahara occidental occupé, ainsi que l'impératif d'une solution politique au conflit en suspens depuis quatre décennies, qui sont soulevés par les pétitionnaires. Les signataires entendent, à ce propos, "lever le black-out politico-médiatique imposé à la lutte du peuple sahraoui, qui peine à être une préoccupation des médias dans le monde, notamment en Europe et en Amérique du Nord, soumis à l'influence des lobbies pro-marocains". "En adhérant à cet appel, nous levons le voile qui entoure l'action légitime et citoyenne de la mère Tekber Haddi, l'enlèvement et l'emprisonnement de Salah Lebsir, ainsi que le cas des 600 disparus sahraouis depuis l'invasion militaire marocaine", lit-on également dans la pétition. C'est "un cri du cœur" de journalistes algériens adressé à leurs confrères de par le monde, en particulier à ceux dont les pays sont membres du Conseil de sécurité de l'ONU et qui torpillent la tenue du référendum", a indiqué un des auteurs de l'initiative. Le collectif de journalistes tient, par ailleurs, à dénoncer la politique de "deux poids, deux mesures" suivie par le Conseil de sécurité de l'ONU, l'interpellant sur sa "responsabilité" d'organiser un référendum d'autodétermination. De même qu'il exprime son "soutien" à la démarche de l'UA qui avait réitéré, lors de son dernier sommet en Afrique du Sud, son appui à son envoyé spécial au Sahara occidental, Joaqim Chissano. Pour sa part, la moudjahida Louisa Ighilahriz, figure féminine de la lutte du peuple algérien face au colonialisme français, a tenu, en dépit de son âge avancé, à marquer sa présence à cette initiative et exprimer son soutien au combat des Sahraouis qui luttent pour leur indépendance. Exprimant sa satisfaction de figurer dans ce rassemblement, la résistante "récidiviste" comme elle se définit elle-même, a tenu à interpeller les organisations internationales concernées pour régler "enfin" le conflit sahraoui. "L'Algérie n'a rien à voir dans ce dossier, si ce n'est qu'elle intervient à titre humanitaire", a-t-elle souligné.