Un immense incendie a ravagé, mercredi dernier vers 15h43, un entrepôt de l'unité de fabrication de climatiseurs du groupe Condor, situé dans la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj. Selon la Protection civile, l'incendie a touché une bâtisse constituée de 3 étages et un rez-de-chaussée. Il s'est déclenché au niveau du troisième étage qui contenait entre 10 000 et 15 000 climatiseurs, selon une première estimation d'un responsable de cette entreprise industrielle. Le sinistre a détruit complètement cet étage d'une superficie de 5000 m2. Bien qu'aucun bilan n'ait pu être établi pour l'heure, les dégâts sont d'ores et déjà estimés, selon un responsable local, à plusieurs milliards de centimes. Nul n'a pu déterminer l'origine de cet incendie spectaculaire, mais, selon les premiers intervenants sur les lieux, c'est une étincelle partie d'un climatiseur au niveau du dépôt de l'entreprise, qui en serait la cause. Les murs et le toit sont partis en fumée. L'intervention rapide des agents de sécurité et des employés des autres unités du groupe Condor, appuyés par les agents de la Protection civile a permis d'éteindre le feu. Le colonel Belagraâ Abdelhak, directeur de la Protection civile de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, tout en soulignant qu'aucune perte humaine n'était à déplorer, a affirmé que la rapidité d'intervention des pompiers a évité que l'incendie ne se propage aux autres étages et aux unités voisines. Un épais nuage de fumée noire s'est formé au-dessus de la zone industrielle, suscitant beaucoup d'inquiétude parmi les habitants de la ville de Bordj Bou Arréridj. D'après un officier de la Protection civile, «l'ampleur de l'incendie est due aux produits en polystyrène et aux cartons qui ont facilité l'embrasement rapide et total de tout le stock de cet étage. Malgré l'arrivée des renforts de Ras El Oued, Bordj Ghedir, Aïn Taghrout, Sétif et Bouira, l'incendie s'est vite propagé. Le feu a été difficilement circonscrit après plusieurs heures de lutte contre les flammes, les gaz et la fumée en cette journée caniculaire de Ramadhan». Une série noire Une enquête a été aussitôt diligentée par les services compétents en vue de déterminer l'origine de ce sinistre. Cet incident risque d'avoir des conséquences directes sur le marché de l'électronique à l'échelle nationale, en cette période de grandes chaleurs. Pour rappel, le groupe Condor vient d'être victime d'un 4e incendie après ceux de l'usine de téléviseurs en 2006 causant une perte estimée entre 20 et 30 milliards de centimes. En septembre 2013, un incendie avait éclaté dans un entrepôt loué par deux sociétés privées en électroménager (Condor et Géant) situé dans l'enceinte de l'Entreprise nationale d'approvisionnement en bois et dérivés (ENAB), dans la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj. Pas moins de 4000 m2 de surface avaient été ravagés par les flammes, ainsi qu'une grande partie des équipements qui y étaient stockés. Les dégâts ont été estimés, selon un responsable local, à près de 200 milliards de centimes. En 2014, un troisième incendie avait ravagé l'unité de production de polystyrène, des machines et un espace de stockage des matières premières dépendant de la même usine, causant au groupe des pertes financières estimées à 90 millions de dinars. Notons aussi que les chefs des entreprises installées dans cette zone industrielle n'ont cessé de réclamer un poste avancé de la Protection civile mais en vain. «Nous n'avons même pas d'eau pour éteindre un incendie», a déclaré Zoubir, un des industriels de cette zone. «Ce sont les camions des particuliers qui assurent le ravitaillement», ajoute-t-il. «Nous payons nos taxes et nos impôts, mais la zone reste sans ce moyen de sécurité malgré nos nombreuses demandes», conclut-il. Pour le nouveau directeur de la Protection civile, la nécessité d'installer un point avancé n'est pas d'actualité parce que les unités d'intervention ne sont pas loin et la circulation est fluide pour y arriver rapidement. Mais les industriels de cette zone insistent sur ce point.