La décision de limitation des bandelettes d'autosurveillance glycémique à une seule boîte par trimestre pour les diabétiques ne touchera pas toutes les catégories de ces patients, selon un responsable du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, cité par l'APS. Cette décision n'inclura pas les diabétiques insulinodépendants (type 1), les diabétiques (type 2) traités par voie orale et injection d'insuline en même temps, ainsi que les diabétiques traités par voie orale exclusivement et ayant des difficultés à équilibrer leur glycémie. Elle sera applicable après le mois de Ramadhan et concernera uniquement les diabétiques (type 2) stabilisés et traités par voie orale exclusivement. Une mesure qui semble justifiée par les abus de consommation de ce produit à la charge de la Sécurité sociale à raison de 100%. Ainsi, les autorités sanitaires ambitionnent de pousser les malades à rationaliser l'usage de ce produit et limiter les abus. Le souci est de faire des économies dans les dépenses de santé sans porter atteinte à la qualité des soins, ni à l'accès aux médicaments. Toutes les réformes engagées pour le développement du système national de sécurité sociale visent trois principaux objectifs, à savoir l'amélioration de la qualité des prestations, la modernisation et la préservation des équilibres financiers des organismes de sécurité sociale. Selon eux, une boîte de bandelettes (50 unités) d'autosurveillance de la glycémie par trimestre est suffisante pour les diabétiques (type 2) stabilisés et traités par voie orale exclusivement pour contrôler d'une manière raisonnable leur glycémie. Cette catégorie nécessite seulement quelques contrôles par semaine. Les diabétiques concernés par cette décision, revendiquant plus d'une boîte par trimestre au regard de leur état de santé, «subiront un petit contrôle médical à raison d'une seule fois, pour prétendre à ce droit», précise la même source. La consommation nationale en bandelettes d'autosurveillance glycémique en Algérie est estimée à plus de 13 millions de boîtes. Néanmoins, cette décision a été rejetée par la Fédération nationale des associations de diabétiques. Dans une déclaration, Noureddine Boucetta, président de cette fédération, l'a qualifiée d'«inacceptable» au regard du nombre de contrôles de la glycémie effectués par jour (4 à 5 fois). elon lui, une seule boîte de bandelettes d'autosurveillance glycémique par trimestre (2 contrôles par jour) est «insuffisant» pour les diabétiques de type 2 en raison des risques de complications auxquels les patients sont sujets, même si le taux de glycémie dans le sang est relativement stable. Il a déploré une décision «unilatérale» adoptée par la CNAS sans consulter les partenaires (médecins spécialistes, associations de diabétiques, pharmacies), estimant que cette limitation devait être décidée par le médecin traitant et non par l'administration de la CNAS qui a annulé la même décision en 2011.