Nous sommes contre la chkara et nous soutenons l'ensemble des dispositions et mesures prises par le gouvernement et qui peuvent faciliter la vie aux citoyens algériens.» Cette mise au point adressée au président du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai, émane du président de la commission des finances et du budget, Zebbar Berrabah, député FLN de Relizane. Profitant de la présence de l'équipe gouvernementale, à sa tête le Premier ministre Abdelmalek Sellal, à l'APN, à l'occasion de la clôture de la session de printemps, Zebbar a demandé un point d'ordre à l'entame de la plénière pour exprimer ouvertement, et au nom du FLN, son adhésion à la décision de l'Exécutif portant sur l'obligation de paiement par chèque pour toutes les transactions supérieures à un million de dinars. Soutenu par le rapporteur Mohamed Si Fodil, député de Mascara, le président de la commission des finances a contredit Djemai, en soutenant que le FLN s'oppose catégoriquement à la chkara et que «ceux qui veulent la chkara ne doivent nullement parler au nom du parti». D'autres députés de cette formation lui ont emboîté le pas pour dénoncer les propos de Mohamed Djemai, qui avait affiché, la veille de l'entrée en vigueur de cette mesure, son opposition à son application et s'en est même pris au ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Djemai, un député qui a réussi à entrer au Parlement grâce au pouvoir de l'argent, a proposé au ministre des Finances, avant d'imposer n'importe quelle décision ou disposition, de mener une étude de terrain qui s'intéresse à la réalité économique de notre pays. Oubliant que cette mesure devait être appliquée déjà en 2006. En se démarquant de ses propos, les députés de l'ex-parti unique s'en lavent les mains et affirment leur soutien total à la nouvelle mesure de paiement par chèque. «Nous, nous démarquons de ces propos qui n'expriment qu'un avis personnel et qui ne nous engagent en rien en tant que groupe parlementaire», notent les élus FLN, qui pensent que rien ne pouvait justifier une telle position visant, selon toute vraisemblance, à défendre des intérêts personnels. Pour les députés du FLN, une telle question est d'une grande importance pour le pays. Et de ce fait, personne ne doit s'exprimer en leur nom. «Nous refusons que des décisions se prennent en notre nom par des personnes désignées à des postes de responsabilité au détriment des vrais militants du parti», dénoncent-ils tout en mettant en garde contre la multiplication de ce genre de positions qui ne feraient qu'accentuer les divisions au sein du groupe parlementaire qui dispose de la majorité à l'APN. «Nous imputons l'entière responsabilité à ceux qui parachutent des gens qui n'ont ni le profil ni les valeurs du parti pour le représenter et qui ont des desseins malsains qui visent à altérer l'image des députés et à déstabiliser notre institution législative», ont-ils averti. En contredisant Djemai, le président de la commission des finances s'attaque en réalité au secrétaire général du FLN, Amar Saadani. Cette situation reflète davantage les divergences qui existent encore au sein du vieux parti. La sortie de Zebbar est, rappelons-le, applaudie par les élus du Parti des travailleurs (PT).