Depuis quelques jours que la maladie de la langue bleue a été repérée, on dénombre environ 139 cas d'ovins ou bovins touchés par la maladie dans la région de Tizi Ouzou. Déjà plusieurs localités sont alertées du risque de propagation de la maladie. Même si elle n'atteint pas l'homme, elle représente un danger important pour le cheptel, puisque le mode de transmission est rapide et ne dépend que de la survivance d'un insecte. A ce titre, une campagne de désinsectisation a été lancée par les services d'hygiène et de l'agriculture dans la région d'Iferhounène à Tizi Ouzou. L'opération, qui a touché 27 décharges sauvages et différents canaux d'eaux usées, a pour but d'exterminer les mouches et moustiques, vecteurs de la maladie. Aujourd'hui, la désinsectisation constitue en Algérie le seul mode de lutte contre cette maladie qui s'avère être mortelle pour les ruminants. Son agent est un virus du groupe réovirides pour lequel 24 souches différentes ont été identifiées. Dans certains cas, elle provoque une cyanose qui lui a valu son surnom de maladie de la langue bleue. Ce virus est transmis aux ruminants par la piqûre d'un moucheron du genre culicoide. Il semble que 29 cas de bête touchées par la maladie aient été recensés à Boumerdès. Mais la maladie a également été signalée dans les commune de Zemmouri, Beni Amrane et Legata. Selon l'inspection vétérinaire de Boumerdès, 225 fermes d'élevage de bovins ont été inspectées par des équipes d'interventions. Par ailleurs, un rapport rendu public en Grande-Bretagne et mené par le laboratoire Pirbright révèle que la fièvre catarrhale ou communément appelée la maladie de la langue était très rare en Europe avant 1998. Par ailleurs, le virus isolé en Hollande est le sérotype 8, jamais encore rencontré en Europe. « Ce sont les sérotypes 1, 2, 4, 9 et 16 qui circulent dans le sud de l'Europe. D'après la séquence génétique, le virus serait d'origine subsaharienne », relève le laboratoire. Selon un article publié en 2005 par l'équipe de Bethan Purse de l'institut pour la santé animale de Pirbright, le réchauffement climatique explique cette extension. « Les très fortes températures enregistrées en juillet en Europe pourraient être à l'origine de l'épizootie en Hollande et dans les régions frontalières belges et allemandes. Face à la résurgence de la maladie dans le Nord de l'Europe comme le Luxembourg, les Pays-Bas et la France, différentes mesures ont été mises en œuvre à l'étranger. C'est ainsi que plusieurs campagnes de vaccinations ont eu cours pour venir à bout de cette maladie. Ce qui reste à craindre pour l'ensemble de ces pays est une mutation du virus en différentes souches et obligeant à trouver des vaccins spécifiques. »