Après l'apparition de quelques foyers de la fièvre catarrhale ovine (FCO), appelée la maladie de la langue bleue (Blue Tongue), dans certaines wilayas du centre et du sud-ouest du pays, le ministère de l'Agriculture et du Développement Rural rassure que cette maladie est totalement maîtrisée par les services vétérinaires et qu'elle n'aura aucun effet sur le marché de l'ovin pour l'Aïd el-Adha. Selon le chargé de communication au ministère de l'Agriculture, Djamel Barchiche, “sur les 164 foyers enregistrés, on dénombre 669 ovins touchés et guéris, et 177 cas de mortalité. Ce taux de mortalité reste insignifiant si on le compare aux effectifs du cheptel bovin dont dispose l'Algérie, et qui est évalué à 20 millions de têtes”. “En effet, après avoir identifié les poches affectées, les services vétérinaires du ministère, en collaboration avec l'Institut national de protection des végétaux (INPV), ont lancé une opération de désinfection de grande envergure en utilisant des pesticides”, ajoute-t-il. Cela parallèlement au programme de prévention fonctionnel à longueur d'année ainsi que les campagnes de sensibilisation destinées aux éleveurs à même de prémunir le cheptel ovin contre la maladie de la langue bleue. Il est à noter que cette maladie est non contagieuse et touche les ovins. Il s'agit d'une maladie exclusivement animale et il n'existe aucun risque de contamination pour l'homme. Aussi, la maladie de la langue bleue est transmise d'un animal à l'autre par des moucherons piqueurs. L'apparition des foyers de la FCO dans les régions citées a été favorisée par l'augmentation de l'activité sectorielle et son caractère saisonnier. La maladie de la langue bleue a été détectée, pour la première fois, en Afrique du Sud en 1902. Dès la fin des années 1950, le virus est apparu au sud de l'Espagne et du Portugal, puis en 1998 avant de l'être en Italie et en France. Ces pays combattent le virus par des campagnes de vaccination. En 2006, le virus se développe en Europe du Nord, produisant des foyers indépendants de ceux des régions sud-européennes. En Europe du Nord, plus de 2 000 foyers ont été identifiés à partir de janvier 2006, presque tous sur une zone globalement située sur un axe Ostende-Gand-Maastricht-Cologne en Belgique, Allemagne et Pays-Bas. En France, six foyers autochtones ont été reconnus de fin août à mi-novembre 2006. La maladie se développe à nouveau depuis juin 2007 dans ces même pays. La mondialisation des réseaux agroalimentaires et de l'élevage en particulier pourrait augmenter le risque de diffusion de cette maladie et d'autres dans le monde. En Algérie, elle est apparue en 2000. Elle est réapparue en 2006 et depuis, quelques foyers sont enregistrés de manière saisonnière. Toutefois, affirme M. Barchiche, “le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, par le biais de ses services vétérinaires en collaboration avec l'Institut national de protection des végétaux (INPV), a pris toutes les mesures nécessaires pour parer à une éventuelle propagation de la maladie, et ce, non seulement au niveau des régions concernées mais sur l'ensemble du territoire national”. Aussi, il estime que, pour une meilleure prévention contre la maladie de la langue bleue, “les éleveurs devront s'organiser dans des coopératives pour mieux les prendre en charge et éviter à ce que ce genre de maladies se propage. C'est ainsi qu'on s'orientera vers le professionnalisme et qu'on ira d'une logique de lutte à une logique de prévention”.