Deux conteneurs de 40 pieds chacun, chargés de produits pyrotechniques (pétards), ont été saisis, hier, au niveau du port par les éléments des douanes algériennes relevant de la direction de la wilaya de Annaba, avons-nous appris de la direction locale. Domicilié dans la wilaya de Boumerdès, l'importateur a déclaré dans le manifeste que sa marchandise était composée de mannequins pour boutiques dont la valeur est estimée à 4.5 millions de dinars. Malheureusement pour lui, ses conteneurs ont été ciblés pour passer à la vérification. A la surprise des contrôleurs, il s'est avéré que la marchandise n'est autre que des cartons de produits pyrotechniques et les mannequins déclarés ne représentent qu'une petite quantité. La fausse déclaration est sans appel. Au décompte, l'on signale 530 grands cartons contenant près d'un million de pétards, tous modèles confondus et 2400 cartons totalisant 14.5 tonnes de tabac à narguilé (chicha). Quant aux mannequins déclarés, ils étaient emballés dans quelque 60 colis et sont évalués à 304 unités. Préalablement, le doute des douaniers a été motivé par les instructions de Abdelaziz Nouri, le directeur de wilaya qui a soupçonné l'origine chinoise de la marchandise, importée via Dubaï. Selon les mêmes sources, les produits pyrotechniques saisis sont estimés à des centaines de millions de dinars, sachant que les bénéfices peuvent atteindre 15 fois le prix de revient du produit. D'autant plus que l'opération de l'importation s'est effectuée à quelques jours de la fête de l'Aïd El Fitr, où le commerce des produits pyrotechniques est très juteux. Outre la saisie de cette importante quantité de marchandise prohibée, l'indélicat importateur doit payer une pénalité de plus de 25.6 millions de dinars. Malgré le fait que son importation soit strictement interdite, ce produit explosif est annuellement importé depuis la Chine, considérée comme le principal producteur au monde. Mais d'importantes quantités passent cependant à travers les mailles des douanes d'autres ports pour finir sur les étals des commerçants de toutes les wilayas du pays. A ce propos, Abdelaziz Nouri, le directeur des douanes algériennes de la wilaya de Annaba tire la sonnette d'alarme. Pour lui : «il faut que l'Etat réglemente davantage le commerce extérieur. Si la situation persiste dans ce sens, l'on craint l'importation des armes de guerre et munitions. La dernière saisie de 250 000 cartouches, opérée par nos services est un signal fort pour attirer l'attention des autorités nationales.»