Je suis un soldat algérien.» Les internautes ont rendu de vibrants hommages, à grand renfort de hashtags et de photomontages, aux soldats victimes d'une embuscade terroriste au premier jour de l'Aïd. Quelques heures après que cette triste information ait filtré, des photos d'identité ou familiales des jeunes appelés sont apparues sur les réseaux sociaux, notamment sur facebook, où de nombreux montages ont ainsi été partagés des centaines de fois, accompagnés de la mention «en deuil». Afin de porter et manifester l'indignation et l'émotion «dans la vie réelle», deux «événements» ont été lancé afin de rendre hommage aux défunts soldats. Le premier est un appel à un rassemblement à Oran. «Suite à l'attentat lâche (…) nous vous invitons à nous rejoindre pour un rassemblement pacifique et silencieux sur la place d'Armes d'Oran, à partir de 16h, pour exprimer notre soutien infaillible à l'armée et aux soldats algériens, et notre rejet radical et total de toute forme de terrorisme. Nous sommes tous des soldats au service de la nation», peut-on lire sur la page créée à cette occasion, qui précise d'ailleurs que l'événement «n'a aucun caractère politique ou idéologique». L'autre initiative de certains internautes-envoyés spéciaux algériens est le lancement, hier à 19h, d'«une opération de dépôt de fleurs sur les escaliers du sanctuaire des Martyrs, à Riadh El Feth, pour rendre hommage à nos martyrs de l'Aïd». Mais au-delà de la tristesse, ce qui a aussi indigné nombre d'internautes est l'absence de réaction des «officiels», responsables ou médias. Il aura ainsi fallu «attendre» la journée d'hier pour que l'information soit confirmée officiellement, et ce, par le biais d'un communiqué du ministère de la Défense nationale repris par les médias publics, télévisions et radios. Ce qui est assurément une journée de trop pour les internautes algériens. D'ailleurs, comme pour tout sujet, dès lors qu'il atterrit sur la «planète web DZ», les analyses, informations top-secret et autres commentaires du commentaire hasardeux font florès. Ainsi, certains s'étonnent que l'indignation et l'émotion des internautes ne soient rattachées qu'au fait que cette embuscade ait eu lieu un jour de fête ; d'autres appellent au calme et à la réserve, invitant les «commentateurs» à ne pas céder au piège de réagir à chaud, sous le coup de la colère et de la tristesse.