Le ministère de la Santé a mis fin, hier, aux fonctions du directeur de l'établissement public hospitalier Hihi Abdelmadjid de Kaïs, à 26 km du chef-lieu de wilaya, a-t-on appris d'une source digne de foi. Les raisons de ce limogeage restent inconnues pour l'instant. La même source a indiqué que le ministère a nommé Ouadhah Mohamed Cherif, ex-secrétaire général du CHU Batna, nouveau directeur. L'on ignore si ce limogeage est lié à l'intoxication causée par le cachir impropre à la consommation. A souligner que l'hôpital de Kaïs (304 lits) est en état d'alerte depuis le 22 juin dernier, après la découverte de six personnes suspectées d'avoir contracté le botulisme ; des cas qui ont été évacués vers le CHU de Batna dans un état jugé critique et ont nécessité une mise sous respiration artificielle. Après une dizaine de jours d'hospitalisation au service réanimation, trois personnes, parmi les neuf patients présentant des symptômes inhérents au botulisme, ont succombé. Il s'agit de deux enfants, Ridha Aït Abderrahmane et Haroun El Rachid Derardja, âgés de 11 ans, originaires de Kaïs, et un homme de 66 ans originaire de Batna. Une incohérence des résultats d'analyse Les parents des deux enfants ainsi que les habitants de Kaïs ont protesté, dimanche dernier, après l'enterrement du petit Haroun El Rachid Derardja. Ils ont exigé une commission d'enquête et l'intervention des ministères de la Justice et de l'Intérieur afin de déterminer les raisons de cette intoxication qui a causé la mort de leurs enfants, surtout que les échantillons de cachir acheminés pour analyse au laboratoire de l'Institut Pasteur, à Alger, se sont avérés sains (El Watan a pu visionner le contenu du rapport qui confirme l'absence de toute bactérie ou microbe). Par contre, les résultats donnés par le laboratoire d'hygiène de la wilaya de Batna sont au contraire «positifs» et confirment «la présence des germes responsables d'une toxi-infection d'origine alimentaire», selon les déclarations faites à l'APS par Abdelhafid Seddouk, chef du service de prévention à la DSP de Batna. Les parents des victimes se demandent «si les résultats des analyses sont donnés positifs, notamment sur les certificats de constatation de décès, pourquoi alors il n'y a aucune poursuite judiciaire contre les responsables de ce crime ?» Ils accusent directement le producteur de cachir.