L 'inflation poursuit sa hausse malgré les efforts de l'Exécutif, dont la capacité à lutter contre les poussées récurrentes de l'augmentation des prix reste limitée. Les mesures prises, à titre d'exemple, par la Banque d'Algérie, en vue de maîtriser l'inflation grâce à des instruments de politique monétaire, semblent ne pas avoir les effets escomptés. Car la hausse de l'inflation, entamée depuis l'année dernière, s'est poursuivie au mois de juin, tirée essentiellement par une augmentation généralisée des prix des biens et produits alimentaires, ainsi que ceux des biens manufacturés. En juin dernier, le rythme d'inflation annuel grimpait à 5%, contre respectivement 4,8% et 4,5% aux mois de mai et avril, a annoncé, hier, l'Office national des statistiques, cité par l'APS. Cette hausse de l'inflation coïncidait avec le mois de Ramadhan, une période de l'année traditionnellement propice à une augmentation des prix. L'indice des prix à la consommation, qui sert à calculer l'évolution du rythme annuel de l'inflation, a enregistré quant à lui une augmentation de 4,52% en juin 2015 par rapport à juin 2014, selon le bilan de l'ONS. Dans le détail, les prix des biens alimentaires ont bondi de 4,41%, en glissement annuel. Idem pour les produits agricoles frais (près de 4%) et les produits alimentaires industriels (4,85%). Même tendance haussière pour les prix des biens manufacturés, qui ont connu une croissance de 4,68%, tandis que ceux des services ont enregistré une hausse de près de 4,5%. Les autres produits alimentaires frais ont connu des hausses diverses en juin dernier, comparativement au même mois de 2014, à l'exception des prix des œufs (-12,64%). Ces hausses ont concerné la pomme de terre (6,9%), les légumes frais (6,6%), les poissons frais (6,2%), les fruits frais (4,9%), la viande de poulet (4,4%), la viande de bœuf (4,3%) et la viande de mouton (2,8%). D'autres produits alimentaires ont enregistré des hausses, dont les boissons non alcoolisées (13%), les poissons en conserve (9,9%), les fruits secs (7,04%), le pain et les céréales (5,23%), le lait et dérivés (3,6%), le café, le thé et les infusions (2,8%), le sucre (1,3%), les huiles et graisses (0,17%). La tendance des prix au premier semestre 2015 est aussi peu rassurante puisque l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 5,3% par rapport à la même période de 2014. Les biens alimentaires ont augmenté de 6,6%, les produits agricoles frais de 9,2% et les produits alimentaires industriels de 4,03%. Les prix des biens manufacturés ont grimpé de près de 4,3% et les services de 3,95%. Cette hausse a touché l'ensemble des produits du groupe «alimentation et boissons fraîches», à l'exception des œufs qui ont baissé de près de 6,6%. Les hausses les plus importantes ont concerné la pomme de terre (58,73%), les légumes frais (15,36%), les poissons frais (14,05%), la viande de poulet (7,76%), la viande de bœuf (3,3%) et la viande de mouton (2,4%). D'autres produits alimentaires ont aussi enregistré des hausses tels les poissons en conserve (7,7%), les boissons (6,7%), le pain et les céréales (3,6%), le lait et les fromages (3,3%) et le sucre (1,5%). Adoptée la semaine dernière par le Conseil des ministres, la loi de finances complémentaire 2015 table sur un taux d'inflation de 4%, en hausse par rapport à celui de la loi de finances initiale (3%). C'est dire l'incapacité des pouvoirs publics à maîtriser ces poussées inflationnistes.