Les éléments de la Protection civile de la wilaya de Médéa viennent de tirer la sonnette d'alarme sur les nombreuses noyades enregistrées au niveau du barrage Sed El Aâdrate (Si Naâmane), des retenues collinaires et digues situées dans différentes localités, et ce, depuis le début de la saison estivale 2015. Selon un communiqué, la dernière victime, âgée d'à peine 14 ans, a été repêchée récemment d'une retenue d'eau située à Mazghana (Tablat) après de pénibles et longues recherches effectuées par les pompiers plongeurs. Le repêchage d'un autre noyé, dans la localité de Sebt Aziz, a duré 16 heures ; le corps sans vie d'un jeune homme a finalement été retrouvé enfoncé et retenu par la boue au fond de la digue. Un lourd bilan macabre de douze décès par noyade, dont sept enfants de moins de quinze ans, a été enregistré jusqu'à présent. Ce qui démontre que ce phénomène est en hausse cette année par rapport à la saison passée qui avait enregistré quatre noyés. Le phénomène de la noyade est accentué par l'afflux des jeunes vers les barrages et retenues collinaires pour fuir la chaleur, qui atteint les 45° C à l'ombre dans la région. Les victimes sont en majorité des enfants. Les retenues d'eau réalisées en zones rurales pour l'irrigation et l'abreuvage des cheptels sont dépourvues de gardiennage et de clôture de sécurité. Donc elles sont devenues un danger permanent qui guette ces adolescents, inconscients des risques qu'ils encourent dans ces sites boueux où pullulent des espèces de serpents venimeux. Devant cette grave et triste situation d'insécurité, les responsables interrogés, que se soient les président d'APC ou les gestionnaires de ces sites, se rejettent les accusations, endossant la responsabilité de ces noyades sur les parents qui ne surveillent pas leurs enfants. Entre temps, des vies humaines, de jeunes enfants incontrôlables sont livrés à l'oisiveté et l'ennui au niveau des faubourgs de la campagne, continuent par insouciance à s'aventurer et de payer de leur vie, à la fleur de l'âge, par la faute de personnes qui fuient leurs responsabilités. Ce drame se répète à chaque fois, endeuillant ainsi des familles impuissantes devant ce sort tragique qui les frappe. Il est à noter que la wilaya de Médéa compte 64 communes, pour la plupart situées en zones rurales, dépourvues de structures de loisirs, de divertissement et d'attractions pour meubler le temps des jeunes et moins jeunes villageois. Le chef-lieu de wilaya, qui compte une population frôlant les 200 000 habitants dont plus de 70% de jeunes, ne compte qu'une seule piscine qui vient d'ouvrir ses portes récemment après une fermeture de deux années de travaux et une autre dont sa construction s'éternise depuis de longues années.