En 2015, l'OAIC a importé pas moins de 50 millions de quintaux de blé tendre, le plus consommé par les Algériens et le moins cultivé dans nos champs. Lancée en mai dernier, la campagne moisson-battage, qui ne devrait pas trop tarder à prendre fin, promet une production meilleure que celle de l'année précédente. Selon Mohamed Belabdi, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), les professionnels tablent sur une hausse significative de la production céréalière, sans pour autant réaliser les records de 2009-2010. «Malgré le déficit hydrique enregistré en avril-mai et la hausse des températures des dernières semaines, nous nous attendons à une production de plus de 40 millions de quintaux», a affirmé le directeur général de l'OAIC, contacté récemment par El Watan. En 2013-2014, la production céréalière, toutes espèces confondues, n'a pas dépassé les 34,5 millions de quintaux, contre 49,1 en 2012-2013. Pour cette année, l'ouest du pays est la région où l'on a enregistré des récoltes plus abondantes. Il s'agit notamment des wilayas de Relizane, Tiaret, Tlemcen et Aïn Temouchent. Cette dernière, selon M. Belabdi, devrait occuper la première place dans le top des wilayas céréalières, puisque, avant même la fin de la campagne, une production record de céréales de 2 millions de quintaux est déjà à enregistrer. «La bonne pluviométrie enregistrée dans cette wilaya et sa bonne répartition, l'extension de la superficie emblavée et la disponibilité des semences et engrais au niveau des CCLS ont permis de réaliser une telle performance», nous explique-t-on encore. Plusieurs wilayas du Sud font partie, désormais, des périmètres où l'on peut y produire, en irrigué, des céréales en quantités non négligeables. A Biskra, pas moins de 300 000 q ont été enregistrés lors de cette campagne qui tire à sa fin. Il en est de même pour Adrar (136 000 q), Laghouat (135 000 q) et Ghardaïa où l'on enregistre des résultats meilleurs que les années précédentes, en raison du recours de plus en plus important aux nouvelles techniques d'irrigation d'appoint. Selon M. Belabdi, l'OAIC travaille déjà avec plus de 500 agriculteurs qui ont adhéré à son programme de «sécurisation de la production céréalière par l'irrigation d'appoint» et qui consiste à financer à hauteur de 50% tout le matériel d'irrigation au profit des fellahs. Mais si ces derniers souffrent de moins en moins des contraintes financières et autres habituels problèmes logistiques, le manque de moyens de stockage demeure, néanmoins, un sérieux problème auquel les céréaliculteurs font face chaque année. «Pour cette campagne, nous avons mobilisé tous les moyens nécessaires pour assurer le stockage des récoltes. Nous en avons une capacité de 30 millions de quintaux en plus des réquisitions en cas de besoin», affirme M. Belabdi. Et d'ajouter : «Ce problème sera définitivement résolu lorsque le projet de construction des 39 silos de 8 millions de quintaux sera achevé, l'année prochaine.» Il convient de rappeler, enfin, que l'OAIC est également chargé d'organiser, d'approvisionner et de réguler le marché national des céréales et dérivés. Il contrôle 80% du marché national des blés et en importe des quantités importantes pour les besoins de la consommation, mais aussi de l'approvisionnement des stocks de sécurité. Rien que pour le blé tendre, le plus consommé par les Algériens et le moins cultivé dans nos champs, l'OAIC en a importé pas moins de 50 millions de quintaux durant l'année en cours. Les sorties de l'OAIC sur le marché international étaient, ainsi, fréquentes du fait que le contexte était marqué par une relative baisse des cours des céréales.