En ces temps de canicule où le thermomètre frise les 40 degrés, un petit plongeon du côté des toutes nouvelles piscines des Sablettes semble inévitable pour se rafraîchir. C'est du moins l'impression qui se dégage en arrivant au niveau du parking de ce mini-complexe. Le moindre espace est squatté par les automobilistes, pressés d'accéder à l'intérieur. Après une marche de quelques minutes où le visiteur peut admirer ici et là l'étendue des espaces luxuriants qui sont offerts, on aperçoit, au loin, une file grossissante d'adultes et d'enfants. Nul besoin de deviner qu'il s'agit de l'entrée officielle. En approchant de plus près, de jeunes revendeurs s'adonnent tout sourire - juste en face de l'entrée des piscines - à la vente illicite d'articles de plage. Les agents de sécurité régulent au mieux le flux humain. A un certain moment, il est difficile de convaincre certains chefs de famille que les piscines ne peuvent plus accueillir plus de monde. Certains décident de quitter les lieux. D'autres préfèrent faire le pied de grue en attendant que l'espace se désengorge. Certains adolescents en profitent pour s'infiltrer au milieu des groupes de familles. D'autres, plus malins, réussissent à convaincre certains chefs de famille de les faire entrer avec eux. Les moins chanceux sont renvoyés manu militari par les agents de sécurité. Après s'être acquittés du billet d'accès, fixé à 200 da pour les enfants et 400 da pour les adultes, des bracelets de deux couleurs différentes sont mis au poignet de chaque estivant. Les couleurs des bracelets changent au quotidien. Ces bracelets permettent aux usagers de sortir de l'enceinte et d'y retourner à leur guise. Une fois à l'intérieur, le regard est happé par l'immensité des lieux et le rendu de la couleur bleue des trois bassins à l'eau douce. Un millier de transats et de parasols sont alignés tout autour des bassins. On retrouve une pataugeoire pour les enfants et deux autres grands bassins pour les adultes. Une rangée de douches, de vestiaires et de sanitaires a été érigée. Un espace de restauration constitué de deux chapiteaux est proposé aux potentiels intéressés. Les prix sont relativement accessibles. A titre d'exemple, une bouteille d'eau minérale d'un litre est cédée à 50 da, une canette de limonade est vendue à 80 da et les prix des pizzas démarrent à partir de 200 da. C'est parce qu'il est assez difficile de parer à la demande sans cesse croissante des clients en matière de restauration que les responsables des lieux sont peu regardants sur l'entrée de la nourriture dans les sacs des estivants. Du côté de la direction, on nous assure que d'autres espaces de restauration verront le jour d'ici peu. Le personnel est des plus qualifiés. C'est du moins ce que l'on soutient au niveau de la direction de l'Office public chargé des parcs et activités de loisirs (OPLA). Deux plagistes sont recensés au niveau de chaque piscine et la présence permanente des éléments de la Protection civile. Si ces espaces de baignade - ouverts de 9h30 à 19h - sont salvateurs pour les nombreuses familles aux revenus modestes, il n'en demeure pas moins qu'un sérieux problème de civisme est à signaler. Certaines personnes vont se baigner sans au préalable avoir pris une douche. Simple réflexe en apparence, la douche permet en réalité d'améliorer la qualité de l'eau et surtout de réduire le taux de chloramines à la piscine. Mieux encore, la tenue de baignade pour les femmes n'est guère exigée. En effet, certaines femmes se plaisent à se baigner avec des habits amples, alors que d'autres adoptent la position assise aux abords des bassins avec les pieds dans l'eau. Des vols de téléphones ont même été signalés dans la journée de mercredi dernier. Des jeunes ont même tenté d'escalader le grillage pour accéder à l'intérieur de l'enceinte. Chapeau bas à l'ensemble du personnel qui arrive tant bien que mal à maintenir l'ordre. Il est à noter que le système souterrain de filtrage et de traitement de l'eau est de dernière génération. Il a été installé par les coréens. L'intérieur des bassins est curé quotidiennement par un nettoyage automatique, plus précisément par un robot aspirateur. Sinon, une fois par semaine l'agence de la protection de plages dépendantes de la wilaya d'Alger procède à l'analyse de l'eau et des bulletins d'analyse sont émis régulièrement. Un des responsables de l'Office public chargé des parcs et activités de loisirs (OPLA), M. Dahmouni, indique que depuis l'ouverture de cet espace 12 000 personnes sont enregistrées au quotidien. Des cartes d'abonnement pour les familles et les handicapés seront bientôt disponibles. Si ce lieu se targue de contenir des équipements ultra sophistiqués, il n'en demeure pas moins que tout visiteur est quelque peu incommodé par les odeurs nauséabondes émanant de l'incontournable Oued El Harrach. A la question de savoir comment parer à ce problème, notre interlocuteur indique : «Nous sommes en train d'épandre des produits à l'intérieur et à l'extérieur de la piscine. Il y a une unité de la Seaal au niveau de l'autoroute qui est en train de dégager une odeur parfumée. Tout cela en attendant la grande opération d'envergure qui va se dérouler lorsque le projet de Oued El Harrach sera terminé.» Ce responsable précise que l'oued va être dragué. Quand la vase sera enlevée, il y aura des stations de pompage qui vont être actionnées. L'eau de l'oued va circuler d'amont en aval. Les odeurs vont disparaître d'ici 2016. «En attendant que le dragage de l'oued soit entièrement terminé, nous sommes en train de parer à cela avec la Seaal qui procède à la pulvérisation avec des gels parfumés. Nous allons installer prochainement des petits appareils qui dégageront des parfums au niveau de l'entrée et des abords des piscines.» Notre source révèle également qu'il est prévu l'ouverture d'un deuxième accès aux piscines à partir du centre commercial d'Ardis.