Les travailleurs des unités de N'gaous conserves SPA, ex-Enajuc, sont en grève illimitée depuis samedi dernier. L'arrêt de travail dans les deux unités de N'gaous et Menaâ a été décidé lors de l'assemblée générale tenue le 22 juillet dernier en présence d'un huissier de justice, avec un préavis de grève de 10 jours, établi et déposé auprès de la direction. Une plateforme de revendications de 20 points a été brandie, celle-là même qui avait été annoncée au mois de mai 2013, sans susciter aucun écho de la part de l'administration. Le syndicat d'entreprise avait, à ce titre, saisi l'inspection du travail qui a alors dressé un procès-verbal de non- conciliation. Les protestataires exigent l'amélioration des conditions de travail et une hausse de leur rémunération qu'ils considèrent très en deçà du rendement et des efforts déployés. L'autre exigence est la révision de la convention collective, arrivée à échéance en 2011 et que la direction refuse de revoir, selon le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Bourzam Salah. Pour rappel, l'entreprise a été cédée, en 2007, à la Sarl Simagrof, qui détenait auparavant 30% des actions en tant que partenaire. Elle est cédée plus tard au groupe Mazouz, qui en devient le propriétaire. Cette décision avait généré un conflit qui s'était soldé par une grève de 25 jours. Les raisons de cette privatisation demeurent énigmatiques et suscitent toujours le débat parmi les travailleurs. Réunion travailleurs-administration Le chiffre d'affaires de l'entreprise est estimé, selon le même syndicaliste, à près de 9 milliards de dinars pour la période janvier-août 2015. Distribués dans les 48 wilayas du pays, les produits de l'entreprise passent maintenant à la conquête des marchés extérieurs, notamment en Tunisie, en Libye, en Indonésie et même dans les pays de l'Union européenne. Un protocole d'accord, rappelle-t-on, a été signé le 10 mars 2015 avec le français Sources Parot pour la mise en bouteille des jus N'gaous en France, sur son site à proximité de Lyon, et devait rentrer en vigueur en juin dernier. Un autre contrat de franchise devait également être signé par le groupe privé algérien avec un fabricant pour commercialiser les jus en Chine. Cette avancée, réalisée grâce aux efforts des travailleurs, doit quelque part être récompensée, pensent les grévistes, décidés cette fois à aller au bout de leurs revendications. Nos tentatives d'avoir l'avis de l'administration ont été vaines, sinon justifiées par des réunions. Au moment où nous mettions sous presse, les grévistes étaient en réunion avec la direction qui les a appelés à une séance de travail en vue de trouver un terrain d'entente. De leur côté, les travailleurs nous ont confié qu'ils ne céderont pas, d'autant qu'ils ont assez patienté et qu'ils ont respecté toutes les voies légales pour aboutir à la décision finale d'enclencher un arrêt de travail illimité jusqu'à satisfaction totale de leurs doléances.