Malgré les efforts déployés par l'Etat pour réduire la facture des importations de céréales, celle-ci ne cesse de s'alourdir. En dépit de l'augmentation de la production durant la campagne moissons-battages 2014-2015, ces quantités demeurent insuffisantes. En situation de déficit de production, l'Algérie – un des plus gros importateurs des céréales au monde – doit encore compter sur les importations des céréales (blé, maïs, orge et avoine). Celles-ci ont d'ailleurs atteint, durant les sept premiers mois de l'année en cours, 2,108 milliards de dollars, contre 2,073 milliards de dollars à la même période de 2014, en hausse de 1,7%, selon le Centre national de l'information et des statistiques (CNIS) des Douanes. En quantité, les achats ont également augmenté pour atteindre 7,8 millions de tonnes contre 6,85 millions de tonnes sur la même période de 2014, précise le CNIS, cité par l'APS. Ceci au moment où la production céréalière a enregistré une petite augmentation en s'établissant à 40 millions de quintaux durant la campagne moissons-battages 2014-2015, contre 35 millions de quintaux lors de la saison précédente (+14,3%). «Nous avons enregistré une production de 40 millions de quintaux de blés dur et tendre et d'orge durant la campagne moissons-battages de cette année et je peux dire que par rapport aux conditions climatiques que nous avons eues, nous avons réussi à éviter la catastrophe», a indiqué Mohamed Belabdi, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Ce dernier qualifiera cette campagne de «moyenne» en termes de rendement, mais qui reste, selon lui, «satisfaisante» par rapport au manque de pluviométrie constaté durant les mois d'avril et mai notamment. Bons plans Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural tablait sur une récolte céréalière de 43 millions de quintaux pour la saison actuelle, qui a porté sur une superficie globale de 3,3 millions d'hectares (ha) dont 1,5 million d'hectares réservés au blé dur, un million d'hectares à l'orge, 600 000 ha au blé tendre et 100 000 ha à l'avoine, rappelle-t-on. Les pouvoirs publics ambitionnent d'augmenter progressivement la production céréalière pour la porter à 70 millions de quintaux en 2019. Cette progression devrait se réaliser à travers, notamment, l'extension des surfaces irriguées, l'intégration de la fertilisation, des semences certifiées et du renforcement de la mécanisation. «Si nous arrivons à réaliser, à l'horizon 2019, l'objectif retenu de 600 000 ha d'espaces irrigués, avec un rendement de 30 quintaux/ha, l'Algérie peut facilement devenir autosuffisante en blé dur», a récemment estimé le premier responsable de l'OAIC. La céréaliculture est largement dépendante de la pluviométrie en Algérie, puisque sur une superficie totale de 3,4 millions d'hectares, seulement 240 000 ha bénéficient actuellement de l'irrigation, soit 7% de cette superficie. Les prévisions du quinquennat 2015-2019 tablent sur une production céréalière de 69,9 millions de quintaux, soit le double de la récolte actuelle. Seulement, pour ce qui est du blé tendre, la facture des importations continuera à peser malgré les améliorations apportées par la politique de soutien et d'accompagnement initiée par les pouvoirs publics. Le premier responsable de l'Oaic considère que l'Algérie dépendra toujours des importations de cette catégorie de céréales en raison des conditions climatiques qui sont défavorables à la culture de ce blé.