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JM 2021 : Dans les coulisses de la candidature algérienne
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Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2015

Oran a décroché, jeudi à Pescara (Italie), l'organisation de la 19e édition des Jeux méditerranéens de 2021 en battant Sfax avec 51 voix contre 17. En coulisses, les deux concurrents maghrébins se sont livrés à un jeu de lobbying intensif, en démarchant un à un les Comités nationaux olympiques méditerranéens (CNO) qui détiennent la majorité des voix du scrutin au Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM).
En visite à Oran, Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports (MSJ, mai 2014-mai 2015) et Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien (COA), qui l'accompagnait ce jour-là, se lancent un pari : pourquoi Oran ne deviendrait-elle pas l'hôte des Jeux méditerranéens de 2021 (JM 2021) ? Le Premier ministre, Abdelmallek Sellal, un brin fonceur, accepte le challenge et envoie la proposition au président de la République.
Abdelaziz Bouteflika scelle l'accord général. Sid Ahmed Selmi, conseiller du ministre au MJS, une des pièces maîtresses du Comité de candidature algérien (CCA) pour Oran 2021, sera l'initiateur principal du dossier.
«Une conception in vitro», affirme une source du MJS, «qu'il a réalisé avec le concours d'une agence pour la conception du dossier et des informations recueillies auprès des responsables oranais.» Nommé à la tête du MSJ suite au remaniement ministériel de la mi-mai 2015, Abdelkader Khomri fera remplacer Sid Ahmed Selmi au CCA par Abdelmadjid Djebbab, cadre au MSJ, et l'affectera à l'organisation de la participation algérienne aux Jeux africains de 2015 (Brazzaville, Congo) prévus en septembre.
Si les Jeux méditerranéens ont perdu de leur valeur au fil des années (calendriers internationaux surchargés, envoi d'équipes athlétiques non titularisées, équipes espoirs ou de catégorie A ou B, ndlr), ils sont d'une importance majeure pour le pouvoir algérien. «Pour l'Algérie, il était impossible de subir un deuxième revers après avoir perdu l'organisation de la Coupe africaine des nations (CAN) de 2017 face au Gabon», expliquent plusieurs spécialistes sportifs.
Enjeux
Une défaite mal digérée qui aurait compromis une stratégie de prestige politique, sportive et culturelle engagée par le pouvoir. «La Présidence suit de très près ce dossier», révèle Mustapha Berraf interrogé au siège du COA, sans faire allusion à l'échec de la candidature pour l'organisation de la CAN.
Les hautes autorités du pays ont donc mis les bouchées doubles en envoyant Mustapha Berraf sillonner, pendant plus d'un an, avec une partie du CCA, dont le wali d'Oran, les deux rives de la Méditerranée pour promouvoir le dossier algérien. «N'en déplaise à certains, Mustapha Berraf est la figure de proue de la candidature oranaise et se devait d'être à la hauteur des directives du Président et du Premier ministre.
Après trois mandats au sommet du COA, son réseau de relations à l'étranger a été un atout important pour Oran et pour lui également, car perdre l'organisation d'un événement sportif d'une envergure inédite à Oran pourrait fortement déplaire aux hautes autorités du pays», affirme une source proche du dossier.
«Les camps tunisien et algérien ont tous les deux activé leurs réseaux de confiance pour récolter à terme un maximum d'engagements de vote en leur faveur. Je peux affirmer néanmoins qu'Oran a pour l'instant les promesses de vote d'environ 15 CNO», a révélé à El Watan Week-end, sans citer de nom de pays, Mustapha Berraf lors d'un entretien à l'hôtel Meridien d'Oran, avant de se rendre à une soirée promotionnelle organisée en l'honneur des JM-2021 le 13 août.
Une année plus tôt, le 21 août 2014, le président du COA avait annoncé, en marge des Jeux olympiques de Nianjing, avoir eu le soutien de dix pays pour la candidature d'Oran. Cité par l'APS, le Président aurait également précisé les pays, à savoir l'Andorre, Monaco, la Serbie, la Slovénie, la Libye, la Macédoine, la Bosnie-Herzégovine, l'Egypte, l'Espagne et la France. Une citation que le président nie, affirmant «n'avoir donné qu'un chiffre seulement».
SOUTIENS
Plusieurs lettres de soutien, émanant de divers CNO, auraient également été envoyées au siège du COA à Ben Aknoun, mais même réponse : le silence est de mise au COA sur la provenance des courriers. En marge d'une rencontre de sensibilisation organisée à la Chambre de commerce et d'industrie (CCIO), Mouad Abed, président du CCIO, a confié que les présidents de sept chambres de commerce étrangères ont répondu «favorablement» à la candidature d'Oran, parmi elles : la France, l'Italie et l'Egypte.
Mouad Abed aurait, selon une source bien informée du CCIO, envoyé des lettres à toutes les chambres de commerce et obtenu «le soutien oral de sept homologues étrangers par téléphone, parmi eux, le Maroc, la Croatie, l'Egypte, la Syrie, l'Espagne, l'Italie et la France».
«Ces soutiens ne représentent rien de décisif sur le plan sportif, politique et économique, mais ces interlocuteurs étrangers peuvent intervenir auprès des hauts responsables des gouvernements étrangers qui sont en relation avec les CNO sollicités. Des garanties d'engagement potentielles consolideraient ainsi les relations commerciales entre l'Algérie et les pays contactés ont également été un point significatif des discussions», affirme la source du CCIO.
Lobbys
Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, a également mobilisé toutes les ambassades et les consulats d'Algérie des pays du CIJM dans le cadre d'une campagne de sensibilisation internationale à destination des ministres des Sports en relation avec les CNO ciblés. «Les soutiens annoncés à travers les voix officielles et officieuses ne sont de toute façon jamais sûres, juge la source proche du dossier, mais concrètement sur le plan sportif, les multiples casquettes de Mustapha Berraf dans les instances sportives internationales et un appui éventuel de certains réseaux de lobbying internationaux regroupés par discipline sportive auraient pu constituer un deuxième atout utile pour la candidature oranaise», explique-t-elle, en précisant notamment que les bonnes relations actuelles entre les cercles algériens et espagnols dans le judo et celles de l'Algérie avec l'Italie dans l'escrime auraient pu jouer en faveur d'Oran, ce qui est moins le cas pour la Tunisie.
«Meridja Mohamed, membre du CCA pour les JM-2021 et également membre du bureau exécutif de la Fédération internationale de judo, entretient de bonnes relations avec Alejandro Blanco Bravo, président du Comité olympique espagnol (COE), lui-même judoka. Leurs passions respectives pour le judo et leurs bonnes relations auraient pu permettre à Oran d'obtenir le bulletin espagnol», certifie la source proche du dossier.
Ententes
L'Espagne est aujourd'hui présente à Oran, à travers plus d'une centaine d'entreprises. Du 9 au 11 février 2015, le président du COE a effectué une visite pendant laquelle il a rencontré Mustapha Berraf et Mohamed Tahmi au siège du MJS, signé un accord de coopération et d'échanges entre les deux parties, au Cercle militaire de Beni Messous à Alger, qui a débouché sur une rencontre avec des présidents de fédérations sportives nationales afin «d'identifier les moyens d'une coopération gagnant-gagnant permettant à nos athlètes de se préparer conjointement pour les futures échéances internationales et promouvoir les échanges entre les deux pays», a indiqué un communiqué officiel du COA. «Même logique pour l'Italie», reprend la source proche du dossier.
Et d'ajouter : «Le président de la Fédération algérienne d'escrime, Raouf Salim Bernaoui, est en très bons termes avec l'escrimeur et vice-président du Comité national olympique italien (CONI), Giorgio Scarso, qui a de facto l'oreille attentive du président du CONI, Giovanni Malagò.» Selon une source du COA, le président du CONI aurait par ailleurs rencontré Mustapha Berraf à Rome au début de ce mois d'août, «après lui avoir fait part de sa disposition à un éventuel soutien pour Oran».
En perspective, Rome se dispute avec Paris l'organisation des Jeux olympiques de 2024. «Ce point de négociation crucial, qui a très probablement été abordé lors des rencontres entre le CNO algérien et ses deux homologues italien et français, place l'Italie et la France dans une position avantageuse, puisque le prestige et les recettes financières générées par les JO sont bien plus élevées que celui des JM», confirme une source sportive bien informée.
France
«L'Italie et la France auraient pu également compter sur l'influence de Mustapha Berraf à l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA, affiliée au Comité international olympique - CIO) dont il est le premier vice-président, puisque dans l'échiquier du vote des Fédérations internationales, l'Afrique se prononce le plus souvent sous la forme d'un groupe homogène et relativement ‘‘influençable'', relève un membre d'une fédération sportive.
L'Afrique concentre également au CIO le nombre de voix le plus élevé après l'Europe, mais cette dernière est trop divisée sur le plan politique et sportif pour peser sur la balance du scrutin aux JO.
Cependant, la France a de très bonnes capacités d'influence au sein du CIO et en Afrique. Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), aurait pu éventuellement se passer d'un futur soutien algérien pour les JO de 2021 et voter pour Sfax.» Entre-temps, le CNOSF a maintenu en apparence des positions de vote ambiguës.
Si Mustapha Berraf confiait à El Watan Week-end que la «France nous soutient en force», certains événements ont pourtant mis en doute la disponibilité de la France à coopérer avec l'Algérie sur le plan des relations sportives.
Dans un communiqué de presse publié le 17 janvier dernier, dans le quotidien sportif l'Equipe, Isabelle Spennato-Lamour, présidente de la Fédération française d'escrime (FFE), a annoncé que la France a refusé de participer au Championnat mondial d'escrime junior pour «des raisons sécuritaires» liées aux manifestations anti-Charlie Hebdo à Alger.
Islamisme
Cependant, six mois plus tard, une Fédération française d'arts martiaux réitère un refus de participation pour les mêmes raisons, et n'envoie pas d'équipe pour le Vovinam viet vo dao/Mondiaux d'arts martiaux 2015 organisés à la salle Harcha Hacène du 30 juillet au 1er août, une information confirmée par la Fédération algérienne des arts martiaux.
La France est également le seul pays à avoir effectué une visite d'inspection, fin juillet 2015, à Oran et à Sfax, dans le cadre des deux candidatures aux JM-2021.
Interrogé sur le sujet, Mustapha Berraf a tout simplement indiqué : «La plupart des pays invités par Oran ne se sont pas déplacés, probablement parce que leur intention de vote était déjà définie en faveur d'un camp ou d'un autre.» «La France a intérêt à préserver ses bonnes relations avec les deux pays et a donc peut-être préféré ne pas spécifier ses intentions de vote en rendant visite aux deux concurrents, mais je pense néanmoins qu'à tout égard, le trio Maroc-Tunisie-France est beaucoup plus solidaire, et ce, même sur la question sport», commente une source proche du dossier, en soulignant que le Maroc, la Turquie et la Libye auraient pu également pencher en faveur de Sfax. «Selon les informations obtenues, le CNO turc, dont le pays a des intérêts économiques en Algérie, a fait savoir au COA que sa position était favorable mais qu'il attendait l'avis du gouvernement turc.
A ce titre, le rapprochement de la Turquie islamo-démocrate de Recep Tayyip Erdoğan, Premier ministre turc, avec le parti tunisien islamiste d'Ennahdha encore actif en Tunisie, aurait pu influencer le vote, mais cette grille de lecture est fragile. Le soutien turc en faveur d'Oran était probablement une position de principe, récurrente dans les milieux de la diplomatie sportive», juge la source proche du dossier.
Maroc
L'émergence de mouvements islamistes en Libye aurait pu également, dans ce sens, constituer un argument en faveur de la Tunisie, d'autant plus que l'Algérie a donné un droit d'asile à la famille El Gueddaffi, tout en jouant un rôle de médiateur dans le règlement du conflit interlibyen. «Concernant la Libye, les considérations politiques et sécuritaires semblent dépasser de loin les réalités du sport.
Je pense modestement que le vote du CNO libyen au profit d'Oran ou de Sfax a été probablement le fruit de considérations relationnelles et personnelles émanant du président du CNO local», commente la même source.
Au Maroc, l'avis semble avoir été plus clair. «Les cycles de tension algéro-marocaines ont pu avantager Sfax, même si les CNO algérien et marocain sont en bons termes», affirme la source proche du dossier, un propos confirmé par un ancien membre du CIJM.
Cependant, la bonne entente de l'Algérie avec les pouvoirs militaires égyptien et syrien aurait peut-être changé la donne au bénéfice d'Oran.
En Syrie, le soutien silencieux de l'Algérie au pouvoir de Bachar Al Assad aurait pu être un vecteur d'influence, si le choix du CNO syrien avait été d'abord politique, néanmoins les décisions des CNO peuvent se détacher des conjonctures politiques de leur pays, et ce, en prenant en compte l'évolution constante des relations entre CNO et le manque de clarté dans les positions de chacun.
Selon certains spécialistes, les bonnes relations du pouvoir algérien avec le général Abdel Fattah Al Sissi devaient primer sur la concurrence sportive entre les deux pays, notamment dans le football.
Egypte
Une rivalité régionale qui avait d'ailleurs atteint son paroxysme, en novembre 2009, quand des heurts ont éclaté au Caire et à Khartoum (Soudan), entre supporters algériens et égyptiens lors des matchs de qualification pour le Mondial 2010.
«Malgré les rivalités sportives, l'Algérie et l'Egypte d'Al Sissi s'entendent bien sur les questions sécuritaires (terrorisme) et économiques, avec ces dix dernières années une intensification des investissements égyptiens en Algérie, moins importants en Tunisie. L'Algérie est aussi l'un des principaux fournisseurs de gaz du pays», confie Osama Mourad, membre de Egyptian Council for Foreign Affairs (think-tank égyptien).
L'Algérie aurait par ailleurs gelé sa candidature à l'organisation des Jeux panarabes de 2019, un acte fair-play accordé au concurrent égyptien en lice dans cette compétition.
«Il y a plusieurs candidatures et l'Egypte s'est retirée de l'équation. Si un pays n'est plus en lice, on ne peut pas se précipiter et le devancer dans la course, au risque de heurter la sensibilité d'un pays frère. L'Algérie est dans la préservation de ses relations avec ses alliés», précise Mustapha Berraf.
«Les peuples attachent plus d'importance aux rivalités sportives que les dirigeants, mais ceux-ci peuvent craindre des accrochages entre supporters. Il est évident néanmoins que si entre-temps une rencontre ou un match entre les deux pays avaient été de nouveau le théâtre de heurts entre supporters, ce facteur aurait joué en défaveur d'Oran», commente Tewfick Aclimandos, spécialiste de la vie politique égyptienne, chargé de cours à l'université du Caire et à l'université française d'Egypte.
Une source sportive égyptienne proche des cercles décisionnaires sportifs et politiques a révélé à El Watan Week-end quelques jours avant le verdict que «l'Egypte avait tranché en faveur d'Oran mais n'avait pas fait d'annonce officielle pour ne pas contrarier la Tunisie».
Tunisie
Touchée par de récents événements terroristes et disposant d'infrastructures encore inadaptées à l'organisation des JM, la Tunisie aurait, selon plusieurs sources concordantes, fait de ses faiblesses une force, en présentant le soutien à Sfax comme un soutien au développement, dans une Tunisie débitrice et affaiblie sur le plan économique.
«C'est là que le lobby des industriels tunisiens et leur réseau de relations étendu auraient pu entrer en jeu», en déduit la source proche du dossier.
A Oran, des entrepreneurs algériens ont aussi financé la candidature locale à hauteur de plusieurs milliards de dinars, une information partiellement corroborée par Mustapha Berraf, qui ne donne pas de chiffre précis, mais ajoute qu'une «tranche budgétaire supplémentaire a été attribuée par le bailleur de fonds public». A quelques mètres de la ligne d'arrivée, on craint le pire dans les rangs de la candidature algérienne.
«Le match est serré», confirment deux autres sources proches du dossier, un constat qui nuance les pronostics rassurants avancés par Mustapha Berraf. Et pourtant, il y a quelques mois, le CNO algérien et CNO tunisien, présidé par Mehrez Boussayene, ancien magistrat et ex-candidat à la présidentielle de 2014 en Tunisie, s'étaient réunis pour «trouver une solution d'arrangement», selon une source du COA.
«On avait demandé à la Tunisie de nous concéder le siège de l'organisation en échange d'une obtention similaire à l'horizon des JM-2025, mais la Tunisie a refusé en prétextant qu'une telle décision provoquerait des réactions hostiles», raconte une source du CCA, précisant qu'au regard «des bonnes relations entre les deux voisins (militaires, aides économiques de l'Algérie, tourisme de masse des Algériens suite aux événements de Sousse, ndlr), il aurait été souhaitable que la Tunisie ait un autre comportement».
«Sfax pense pouvoir remporter le siège», confiait Mustapha Berraf, une information confirmée par une source proche du dossier : «Si les Tunisiens n'ont pas voulu se retirer, c'est qu'ils pensaient pouvoir rafler la mise, autrement ils auraient négocié. On connaît bien nos voisins et eux aussi nous connaissent.»


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