Le général à la retraite Hocine Benhadid a été interpellé hier en fin de journée par des gendarmes qui lui ont juste signifié qu'ils avaient reçu des ordres pour l'arrêter. Pour rappel, dans une interview accordée à Radio M, du site Maghreb Emergent, il y a deux semaines, l'ancien patron de la 8e Brigade blindée avait porté de graves accusations contre l'actuel chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, contre Saïd Bouteflika et contre Ali Haddad. Le général à la retraite, Hocine Benhadid, a été interpellé mercredi en fin de journée par des gendarmes et des policiers. «Je suis cerné de partout par des véhicules 4X4 de la police et de la gendarmerie», a-t-il indiqué à El Watan, ajoutant que les gendarmes lui ont signifié qu'ils avaient des «ordres pour l'arrêter». Vers 18h, le général à la retraite, conduit par son chauffeur, avait un rendez-vous médical. «A la sortie de Ben Aknoun, où habite Benhadid, nous avons été braqués par plusieurs véhicules de la police et de la gendarmerie», témoigne son ami et chauffeur A. Pour raison de santé, l'ex-général ne pouvait conduire. «Ils m'ont relâché, mais ils ont pris M. Benhadid», poursuit le chauffeur. «Ils m'emmènent vers la brigade de gendarmerie de Chéraga (ouest d'Alger), mais ils ne veulent pas m'expliquer les motifs de cette interpellation», a ajouté l'ex-général. A 21h, selon nos informations, il se trouvait à la brigade de Chéraga. Pour rappel, dans une interview accordée à Radio M, du site Maghreb Emergent, il y a deux semaines, l'ancien patron de la 8e Brigade blindée avait porté de graves accusations contre l'actuel chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, contre Saïd Bouteflika et contre Ali Haddad. Ce dernier, président du FCE, a même décidé de porter plainte contre Hocine Benhadid. «Mais la nature de l'arrestation, musclée et expéditive, contre un ex-général malade et affaibli, ne peut provenir que du chef d'état-major, M. Gaïd Salah, juge une source proche de la Présidence. Benhadid a quand même appelé dans cette interview avec Radio M à renverser Gaïd Salah et le président de la République.». «Il est inadmissible qu'un ancien patron de la lutte antiterroriste, un gradé aux diplômes et aux décorations impressionnantes soit traité comme un délinquant», a réagi un général à la retraite qui a servi avec Benhadid à Béchar dans les années 1990. «Benhadid a dépassé les limites, il a diffamé le chef d'état-major, ce qui est très grave pour un gradé comme lui, insiste un conseiller du président Bouteflika joint mercredi soir par téléphone. Il a même appelé à renverser le président dans l'interview à Radio M. Pour nous, c'est impardonnable, et c'est la voie directe pour le tribunal militaire de Blida.»