C'était en février 2015. L'ancienne ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Zohra Derdouri, avait annoncé que «la quasi-totalité des communes du pays sont raccordées au réseau de fibre optique et celles restantes le seront au cours de cette année». Pour rappel, la fibre optique permet aux consommateurs d'accéder au haut débit internet pouvant aller jusqu'à plus de 100 mégabits par seconde au lieu du maximum de 5 mégabits pour les connexions actuelles. Mais pour cela, il faut changer les anciens câbles en cuivre à travers tout le pays. Une tâche pharaonique dévolue à Algérie Télécom, l'opérateur historique national. Son patron, Azouaou Mehmel, avait d'ailleurs affirmé il y a quelques mois que «le déploiement de la fibre optique demeure l'objectif principal d'Algérie Télécom». Depuis ces déclarations, peu de choses ont avancé, avoue à demi-mot Malek Touati, directeur de communication chez Algérie Télécom. «Il reste beaucoup à faire, admet-il, en 2014, nous avions fait 20 000 km de câbles mais cette année seulement 3 000 km.» La faute, selon le directeur de communication, à un manque de sous-traitance : «Actuellement, nous travaillons avec des entreprises privées qui ont leurs sous-traitants mais ce n'est pas suffisant. Nous avons du mal à prendre en charge tous ces projets et notamment celui de la fibre optique.» La question financière n'est pas d'actualité puisque, selon le communiquant, le budget, qui était de l'ordre de 15 milliards de dinars en 2014, est passé à 45 milliards en 2015, soit une multiplication par trois. Le représentant d'Algérie Télécom confirme ainsi que le défi ne sera pas relevé pour 2015 : «Notre objectif, c'est que fin 2016, nous déploierons la fibre optique jusqu'à chaque client.»