Plus de 1000 personnes vont être rapatriées au nord du Niger au cours des prochaines semaines. L'opération concerne les Nigériens en situation irrégulière, organisés en filières de mendicité. Quatre convois sont prévus depuis les grandes villes du nord du pays à destination de Tamanrasset. Le premier est parti d'Alger mardi. Les autorités ont ensuite planifié trois départs échelonnés de Tamanrasset vers la ville frontalière nigérienne d'Assamaka avant la fin du mois d'octobre. «Ces rapatriements sont faits dans le cadre de l'accord conclu au mois de décembre entre le Niger et l'Algérie», explique un diplomate nigérien à El Watan Week-end. Arrestations Officiellement, ces rapatriements sont faits «dans la dignité». «Tous les moyens matériels, sécuritaires et sanitaires ont été mobilisés à cet effet», affirme-t-on au Croissant-Rouge algérien. Si, au début de l'année, les autorités affirmaient qu'il s'agissait de rapatriements volontaires, cette fois, Niamey confirme qu'il s'agit d'arrestations. «Nous avons eu la garantie que les arrestations se dérouleraient de nuit», affirme un responsable nigérien, qui concède cependant qu'il n'y a jamais assisté. Car lundi à Alger, les forces de l'ordre ont arrêté, dans la rue, plusieurs personnes qui n'étaient pas Nigériennes. Des ressortissants de Centrafrique, du Mali et du Nigeria ont été embarqués et emmenés de force dans un camp à Zéralda. Parmi les personnes interpellées se trouvait au moins un homme, détenteur du statut de réfugié, donc en situation régulière. De ce camp, ils ont été forcés de monter dans le bus à destination de Tamanrasset mardi. Selon une association, des membres du Croissant-Rouge et du ministère de la Solidarité étaient dans ce camp. L'un d'entre eux a déclaré à l'association : «Ne vous inquiétez pas, des contrôles d'identité seront fait à Tamanrasset. Les non-Nigériens seront relâchés à ce moment-là.» Scolarisation Au début de l'année, les autorités avaient rapatrié 3600 personnes vers le Niger. «Un certain nombre d'entre elles sont revenues en Algérie», assure un jeune Nigérien qui a également traversé la frontière à nouveau. «Nous n'avons pas défini d'objectif chiffré pour ces rapatriements par manque de statistiques globales, explique le diplomate nigérien. Ces rapatriements se poursuivront tant que l'Algérie le souhaite, car c'est l'Algérie qui donne les moyens pour le faire». Le Niger estime que ses ressortissants doivent «retourner travailler dans leurs champs» et que les «enfants doivent absolument retourner à l'école». Selon Niamey, la plupart des filières de mendicité nigériennes recrutent des habitants de la région sud de Zinder. Les autorités nigériennes ont tenté de freiner ces filières. «Nous avons fermé des ghettos où les filières s'organisent, nous avons arrêté des propriétaires de baraques dans ces ghettos, des transporteurs, et nous avons installé des barrages de contrôle sur la route Transsaharienne qui va de Zinder jusqu'à Agadez», ajoute le diplomate. Depuis, les passeurs ont changé de route.