Les autorités algériennes procèdent, depuis quelques jours, à la deuxième vague de rapatriement des ressortissants nigériens entrés illégalement au pays, après avoir fui la guerre et la misère dans leur pays. Ce rapatriement concerne au total 3724 ressortissants nigériens depuis le début de l'opération, dont 900 enfants. Le rapatriement s'est fait, faut-il le souligner, à la demande du gouvernement nigérien. L'opération de rapatriement a été suspendue durant l'été en raison du mois de Ramadhan et des fortes chaleurs, et vient ainsi de reprendre, selon la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Saïda Benhabylès. Une première vague de rapatriement avait déjà été tentée en décembre 2014, mais force est de constater que l'Algérie continue à être la destination de ces réfigiés, et constitue donc une destination d'accueil de Subsahariens et Syriens qui n'ont pas encore le statut de réfugiés. Des représentants d'associations et d'organisations non gouvernementales appellent à une prise en charge décente de ces réfugiés qui se retrouvent dans l'errance et s'adonnent à la mendicité. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), le Comité de solidarité aux travailleurs de la wilaya de Béjaïa (CSTWB), Ballade littéraire de Béjaïa (BLB), le bureau de Béjaïa de l'Union démocratique et sociale (UDS) et le Mouvement démocratique et social (MDS) appellent la population à un rassemblement devant le siège de la wilaya de Béjaïa, le 11 octobre à 10h, afin d'interpeller les pouvoirs publics pour assumer toutes leurs responsabilités envers ces migrants. Ces derniers sont sur le territoire algérien «avec l'assentiment de l'Etat algérien», rappellent les initiateurs de cet appel en interpellant les autorités algériennes à concrétiser les dispositions des chartes et autres textes internationaux relatifs au statut de réfugiés et de migrants ratifiés par l'Algérie et de procéder à la prise en charge de tous ces migrants en hébergement, en soins et en scolarité. L'appel concerne également le regroupement de tous les réfugiés dans des centres d'accueil et d'écoute «afin d'établir le recensement de toutes ces personnes et surtout leur redonner toute leur dignité», précisent les signataires de cet appel. Selon le CRA, un groupe de ressortissants nigériens, constitué de plus de 460 personnes acheminées de la wilaya d'Alger, a quitté hier le centre d'accueil de Tamanrasset pour regagner le Niger ; 412 autres ressortissants nigériens (150 hommes, 92 femmes et 170 enfants) ont été transférés d'Oran vers le centre d'accueil de Tamanrasset, avant de quitter l'Algérie. Il s'agit ainsi du 17e contingent de ressortissants africains à être rapatriés vers leur pays d'origine via le centre d'accueil de Tamanrasset, selon la même source. Depuis le début de l'opération, en décembre 2014, le centre de Tamanrasset a déjà accueilli 16 contingents totalisant 3724 ressortissants africains qui ont été tous rapatriés. D'autres groupes de ressortissants nigériens, acheminés de différentes wilayas du pays (Souk Ahras, Oran, Tizi Ouzou et autres), sont attendus, au titre de la même opération de rapatriement, au centre d'accueil de Tamanrasset.