Israël a décidé de mesures punitives collectives et de l'usage de la force contre la population palestinienne. Fort de sa suprématie militaire, l'Etat hébreu opte pour plus de répression et de violence pour pousser les Palestiniens à la capitulation. Dans ce sens, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et son gouvernement, le plus à droite depuis la création de l'Etat d'Israël, ont décidé de traiter la situation explosive sévissant actuellement dans les Territoires palestiniens occupés par plus de mesures punitives collectives, plus d'usage de la force contre les civils désarmés et plus de restrictions touchant toutes les facettes de la vie de la population palestinienne. Dans le cadre des punitions collectives, le cabinet israélien a décidé, lundi, d'accélérer la démolition des maisons des Palestiniens auteurs d'attentats contre des Israéliens. Ceci s'est traduit, hier à l'aube, par la destruction à l'explosif de deux maisons dans la ville sainte d'El Qods, appartenant à des familles de jeunes Palestiniens tués par des forces israéliennes, après avoir commis des attentats contre des colons. Une troisième maison, toujours dans la ville sainte, a été fermée par du béton armé. Ces mesures ont été qualifiées par Moustapha El Barghouti, secrétaire général du mouvement L'Initiative palestinienne, de crimes de guerre. Le gouvernement palestinien d'entente nationale a, de son côté, dénoncé ces mesures violant l'article 53 des Conventions de Genève, qui interdit à l'occupant de détruire des biens privés appartenant à des individus ou des groupes, ou à l'Etat, aux autorités publiques ou aux organisations sociales ou coopératives. Il a, par ailleurs, demandé à la communauté internationale et aux institutions onusiennes de fournir une protection internationale au peuple palestinien, selon le droit international. En outre, l'annonce faite par Netanyahu qu'il n'y a aucune limite à l'action de ses forces de sécurité s'est traduite, sur le terrain, par plus d'usage de balles réelles par les soldats israéliens contre les jeunes Palestiniens. Lundi, dans le camp de réfugiés de Aâïda, a Bethléem, un sniper a froidement abattu, d'une balle dans le cœur, un enfant palestinien de 13 ans qui revenait de l'école. Des témoins oculaires cités par des médias palestiniens ont déclaré que Abderrahmane Oubeid Allah n'avait pas participé aux heurts opposant des jeunes du camp à des forces de l'armée israélienne. C'est le 4e martyr palestinien tombé depuis la nuit de samedi à dimanche. Au cours de la journée d'hier, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que plus de 70 Palestiniens ont été admis pour blessures dans différents hôpitaux de la Cisjordanie occupée. Le déploiement de milliers de soldats et de policiers israéliens en Cisjordanie occupée, la fermeture aux Palestiniens de la ville sainte pendant 48 heures et toutes les mesures répressives annoncées par le gouvernement de Netanyahu n'ont pas semblé satisfaire les colons israéliens. Ils ont manifesté par milliers devant le domicile de Benyamin Netanyahu dans la ville de Jérusalem. Ils ont exigé l'intensification de la colonisation et la protection contre ce qu'ils ont appelé le «terrorisme palestinien». Mahmoud Abbas veut éviter l'escalade militaire Fidèle à sa ligne politique pacifiste, le président de l'Autorité palestinienne a déclaré au cours d'une réunion du comité exécutif de l'OLP, tenue hier en son siège à Ramallah : «Nous voulons parvenir à une solution politique par des moyens pacifiques et pas d'autres, afin d'épargner au pays les dangers qui entraîneraient des destructions et des malheurs à toutes les parties.» «Arrêtez la colonisation et venez aux négociations, libérez les 30 prisonniers que vous avez accepté de libérer en accord avec le secrétaire d'Etat John Kerry et nous sommes prêts à négocier et à discuter les accords qui n'ont pas été respectés depuis Oslo à nos jours. Nous sommes attachés à ces accords, mais nous ne pouvons demeurer les seuls à le faire.» Et de poursuivre : «Si Israël ne veut pas de ces accords, nous ne les appliquerons plus de notre côté. Nous ne voulons pas d'escalade militaire et sécuritaire entre nous, et toutes nos instructions à nos services, à notre mouvement et à notre peuple vont dans ce sens, mais nous voulons aussi nous protéger.» Ce sont donc deux messages bien différents qu'ont adressés les deux dirigeants à leur peuple. Tandis que Netanyahu a appelé à plus d'effusion de sang palestinien, Mahmoud Abbas n'a pas dévié de sa ligne pacifique, en fait la seule en sa possession..