L'artiste a composé, entre autres, Essendu pour Idir, Akwessigh ami azizen pour Nouara Ay-ahddad N'ath Yenni pour le regretté Samy El Djazaïri. Ces dernières années, on enregistre la disparition de plusieurs hommes de culture qui laissent derrière eux un héritage immense en matière de production artistique. Il s'agit, en effet, d'œuvres palpitantes qui immortalisent leur parcours. Vendredi dernier, c'est l'auteur compositeur, producteur et animateur de la Radio nationale Chaîne II, Meziane Rachid, qui est décédé, à l'âge de 71 ans, après une longue maladie. Le défunt s'est éteint après une grande et riche carrière, marquée notamment par de nombreuses productions et la composition de plusieurs textes modèles pour plusieurs artistes. «J'ai connu Meziane Rachid à la radio où on était ensemble. Il était un grand parolier. Il avait de très bonnes idées en matière de réalisation production d'émissions radiophoniques. Il a d'ailleurs formé beaucoup d'animateurs à la radio», nous a confié le journaliste et ancien animateur à la Chaîne II, Mohand Arezki Himer, qui a précisé que Meziane Rachid avait fait des efforts considérables : «Il fréquentait beaucoup les anciens poètes comme Ben Mohamed et Mohand Rachid. C'est ce qui lui a donné peut-être la chance d'apprendre facilement le kabyle alors qu'il est né à Alger.» Meziane Rachid a ainsi marqué de son empreinte son passage à la radio. Sur le plan de la chanson, le regretté a composé, entre autres, Essendu pour Idir, Akwessigh ami azizen pour Nouara et Ay-ahddad N'ath yenni pour le regretté Samy El Djazaïri. A la Chaîne II, il s'est merveilleusement distingué par la production de plusieurs émissions radiophoniques comme «Ifenanen Uzekka» avec Cherif Kheddam et «Agherval Mecharchar». Il a fait également du théâtre radiophonique avec cheikh Noredine. Sa disparition est une grande perte pour notre culture. Le défunt, tout comme plusieurs artistes de sa génération, a mené, à sa manière, son combat pour la revendication identitaire. «Benhanafi, Dalil Omar et Meziane Rachid, entre autres, ne cherchaient à avoir ni de la gloire ni de l'argent via l'art. D'ailleurs, ils louaient des salles et payaient de leur poche pour donner des spectacles. L'essentiel pour eux était de promouvoir la culture amazighe. Ils étaient des militants de la cause identitaire», nous confie aussi M. Himer, qui se rappelle de la période durant laquelle le regretté avait transformé une partie de son magasin de lunetterie, à Alger, en un endroit de rencontres et de répétitions pour des artistes de sa génération. Enfin, notons que Meziane Rachid, de son vrai nom M'hamed Yala, est né le 27 février 1944 à La Casbah d'Alger. Il est originaire du village Aït Yahia dans la commune d'Azeffoune, wilaya de Tizi Ouzou. En mars 2010, un hommage émouvant lui a été rendu à l'auditorium Aïssa Messaoudi, de la Radio nationale, en présence de plusieurs anciens artistes et animateurs de la Chaîne II, à l'image de Medjahed Hamid, Akli Yahiatène, Chavha, Djida Tamachtouht, Chérifa et Djamila Bouguermouh.