La crise financière mondiale, qui a éclaté en 2007, n'est pas encore finie, car sa troisième phase touche cette fois-ci les pays émergents, a annoncé la banque d'investissement internationale, Goldman Sachs. «L'incertitude accrue quant aux retombées de l'affaiblissement des économies des pays émergents, la chute des prix des matières premières et potentiellement la hausse des taux d'intérêt américains ont soulevé de nouvelles inquiétudes quant à la pérennité de la hausse des prix des actifs, marquant une nouvelle vague de la crise financière mondiale», a déclaré une équipe d'analystes de Goldman Sachs, dirigée par Peter Oppenheimer, dans une note datée de la semaine dernière, citée par les médias. Cette troisième vague de la crise économique mondiale, qui coïncide avec l'effondrement des prix de matières premières dont les hydrocarbures, intervient après les crises de la bulle immobilière américaine en 2008 et de la dette européenne en 2011. Une des raisons qui fait que la banque Goldman est préoccupée par les marchés des pays émergents est liée au fait que le bas niveau des taux d'intérêt à l'échelle mondiale a alimenté la croissance du crédit et une accumulation de la dette, en particulier en Chine, et qui est susceptible d'entraver la croissance économique future des pays émergents. «Les marchés émergents étaient en pleine phase optimiste, portés par des taux très profitables aux Etats-Unis. Mais au moment où l'Europe est entrée dans une phase de croissance en 2012, boostée par la politique agressive de l'Union européenne, les marchés émergents sont entrés dans leur phase de déprime», a expliqué Goldman Sachs. La banque d'investissement américaine a prédit, par ailleurs, une baisse des prix de pétrole en 2016 au niveau des coûts de production. «Le marché restera fortement excédentaire en 2016 et la non-reprise de la croissance chinoise fera que le prix du baril (de brut) ne dépassera pas les 45 dollars l'année prochaine», a souligné Goldman Sachs. Le cours du baril du World Texas Intermediate (WTI), du light sweet crude, sera autour de 42 dollars pendant les trois premiers mois de l'année 2016, de 40 dollars dans les six premiers mois et ne dépassera pas les 45 dollars sur 12 mois. S'agissant du baril de brent, qui se négocie à la Bourse de Londres, la banque prévoit, sur les trois, six et 12 mois de l'année prochaine, des prix se situant, respectivement à 47, 45 et 49 dollars le baril. Les prévisions de croissance de la banque concernant la demande mondiale de pétrole situent celle-ci à plus de 1,62 million de barils par jour (bpj) d'ici la fin 2015 et à 1,28 million bpj l'année prochaine. Goldman Sachs s'attend également à une inversion du rebond récent des prix du pétrole : «La tendance baissière reste inchangée en raison de la complexité globale du marché des matières premières.» Cette baisse annoncée des prix est nécessaire pour rééquilibrer le marché, selon la banque américaine.