Goldman Sachs, une des banques d'affaires américaines les plus influentes sur les marchés des matières premières, a revu, lundi, ses prévisions à la baisse concernant les prix du pétrole. Selon la banque, le baril de WTI pourrait descendre sous les 40 dollars au cours des prochains mois avant de remonter progressivement. Pour ramener l'offre au niveau de la demande, il faut probablement que le baril de pétrole descende plus bas, souligne Jeffrey Currie, cité par Easybourse.com. Dans ses précédentes prévisions, Goldman Sachs prévoyait un Brent à 85 dollars en 2015 et 90 dollars en 2016. La banque d'affaires déclare, désormais, que le baril de Brent ne dépassera pas les 50,40 dollars en moyenne cette année et 70 dollars l'an prochain. Pour le baril de Light Sweet Crude (WTI), Goldman Sachs table pour un prix à 47 dollars en 2015 et 65 en 2016, contre 75 et 80 dollars précédemment. Goldman Sachs prévoit ainsi un baril (WTI) à 41 dollars d'ici à trois mois, 39 dollars dans six mois avant un retour vers les 65 dollars en fin d'année. Le Brent devrait suivre la même trajectoire. "Les prix devront rester plus bas plus longtemps pour que les investissements ralentissent et que la production de schiste américain se réduise et rééquilibre le marché", souligne Goldman Sachs, compte tenu des capacités de stockage excédentaires. Goldman estime qu'il y a une capacité suffisante pour stocker un excédent de 1 million de barils par jour de brut pendant presque un an. Les prix du pétrole continuaient de chuter hier en cours d'échanges européens, toujours plombés par la surabondance d'or noir sur les marchés. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de lundi. Le baril de Brent est tombé à un niveau plus bas depuis mars 2009, à 46,54 dollars. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,40 dollar à 44,66 dollars. Vers 11h10 GMT, la référence du brut américaine est tombée à 44,20 dollars, son plus bas niveau depuis mars 2009. De bons chiffres concernant la demande chinoise de pétrole ont été ignorés par le marché, qui demeure sous contrôle des opérateurs pariant sur une baisse des prix. La dégringolade des cours de l'or noir est, en effet, moins causée par la faiblesse de la demande, comme lors de la crise financière de 2008, que par la surabondance d'or noir, selon de nombreux analystes. Et de nouveaux commentaires d'officiels saoudiens, sur le fait que les cours du pétrole à 100 dollars le baril faisaient partie du passé, ont contribué à conforter les opérateurs de marchés pariant sur une baisse des cours, d'après des analystes. Lors d'un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, affirme que l'Opep ne peut plus "protéger" le prix du baril de pétrole, estimant : "Nous avons connu une surproduction, venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé." M. R.