Le rythme de l'inflation annuel observe depuis quelques mois une nette tendance à la hausse, dans un contexte de crise financière persistante, marquée notamment par une forte chute du dinar et l'instauration de nouvelles mesures de rigueur budgétaire et d'austérité. Ainsi, alors que de nouvelles hausses de prix sont annoncées pour janvier prochain, à travers des augmentations de taxes prévues dans le projet de loi de finances, le rythme annuel de l'inflation grimpait déjà à 5,3% en septembre dernier, selon le dernier bulletin de l'Office national des statistiques (ONS), repris hier par l'APS. De 4,5% en avril passé, l'inflation, indique le même organisme, est passée à 4,8% en mai, 5% en juin et juillet, 5,1% en août et enfin 5,3% en septembre, où la tendance des prix a été particulièrement tirée à la hausse par le renchérissement des biens alimentaires, qui ont augmenté de près de 7%, dont 8,3% pour les produits agricoles frais et 5,6% pour les produits agroalimentaires. En tout, résume l'ONS, de janvier à septembre 2015, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de plus de 5% par rapport à la même période de 2014. Ce renchérissement, explique le même organisme, est essentiellement le fait de la hausse de 5,8% des biens alimentaires, avec 7,3% pour les produits agricoles frais et 4,4% pour les produit alimentaires industriels, tandis que les prix des biens manufacturés ont grimpé, quant à eux, de plus de 4,6%. Sur les neuf premiers mois de l'année, faut-il encore préciser, les biens les plus touchés par la flambée des prix sont notamment la pomme de terre avec 30,5%, les légumes frais avec près de 17%, la viande de poulet avec plus de 9% et enfin la viande de bœuf qui a augmenté de 3%. Les effets de la crise financière se faisant de plus en plus ressentir, la résurgence des poussées inflationnistes devra vraisemblablement s'amplifier dans les mois à venir avec, comme conséquences notables, une forte érosion du pouvoir d'achat des citoyens, mais aussi de nouvelles difficultés pour les entreprises locales de production. Car, au-delà des habituelles variations saisonnières de l'indice des prix de l'ONS, la tendance haussière de l'inflation s'installe désormais dans la durée, tout en étant couplée à une dépréciation continue de la valeur du dinar. De juin 2014 à juin 2015, font ressortir en ce sens les données de la Banque d'Algérie (BA), le cours moyen du dinar s'est déprécié de 22% par rapport au dollar américain, du fait bien évidemment de la baisse des revenus pétroliers du pays. La même institution souligne, par ailleurs, qu'en moyenne annuelle, le taux d'inflation est passé de 1,6% en septembre 2014, à 2,92% en décembre de la même année, pour atteindre 4,97% à juin 2015, soit le plus forte hausse sur 21 mois. C'est dire en définitive qu'avec les augmentations prévues sur les prix de certains produits, tels le carburant et la téléphonie, l'érosion du pouvoir d'achat risque fort de s'accentuer, d'autant que les revenus des ménages vont sans doute continuer à stagner dans le contexte actuel d'austérité et de rigueur budgétaire.