Dès cette édition, El Watan Etudiant lance une rubrique hebdomadaire consacrée à la mise en valeur des métiers initiée par le secteur de l'enseignement et de la formation professionnels. «Formation» est un espace dédié à l'offre d'enseignement assuré par les Instituts et les Centres de la FP. L'habitat» est la nouvelle formation initiée exclusivement à l'Institut national spécialisé en travaux publics et bâtiment de la formation professionnelle de Kouba, ex-ITTPB. Face aux vastes programmes de réhabilitation des immeubles et bâtisses lancés ou en cours d'études dans les principales grandes villes du pays, et devant la carence criante d'entreprises spécialisées, l'Institut a dû créer en urgence cette spécialité complexe mais porteuse. «Sur injonction du wali d'Alger et du ministère de l'habitat, le conseil d'administration de l'ITTPB a dû ouvrir la spécialité en cours de l'année dernière», explique Tarek Loumi, architecte et enseignant. Ainsi, le choix a été porté sur un groupe de 25 stagiaires inscrits en 3e semestre dans la spécialité «Conducteur de travaux bâtiment». Cette promotion pilote, qui sera sanctionnée par un diplôme de Technicien supérieur avec en option la spécialité «réhabilitation» et «rénovation» de l'habitat, a bénéficié de 6 mois de formation et de 21 jours de stage pratique. Dès la prise de décision, les bienheureux stagiaires ont été répartis par groupe de 5 et envoyés directement sur les chantiers en cours à Alger. Les plaisirs de la formation à l'air libre et sur le terrain, ils les ont ressentis auprès des 5 entreprises (1 française, 1 portugaise, 2 espagnoles et 1 algéro-française) engagées dans la réhabilitation d'immeubles des grandes artères de la capitale, comme à Zighout Youcef, Didouche Mourad, ou Larbi Ben M'hidi. «Chaque groupe a été chapeauté par un ou plusieurs enseignants qui sont des ingénieurs ou des architectes. Cela permet également de former les formateurs in situ dans une spécialité qui n'existe ni en Algérie ni dans beaucoup de pays européens, à l'exception de l'Italie», explique Tarek Loumi. Et les avantages de la formation ne s'arrêtent pas là. Puisque, selon les enseignants, le wali d'Alger a donné instruction pour que tous les stagiaires soient recrutés dès la fin de leur cursus par les entreprises algériennes ou étrangères. «Nous avons des conventions signées avec, entre autres, Cosider, Seaal, Enarg, Etrhb», informe l'enseignant. Cette année, la technique du bouche à oreille ayant fait fureur parmi les élèves et leur entourage, l'Institut a formé un nouveau groupe constitué d'une quarantaine d'inscrits dans la spécialité. Pour en faire partie et sortir avec un diplôme de TS en réhabilitation et rénovation de l'habitat, il faut être titulaire d'un baccalauréat scientifique ou maths élem, mais «c'est la conseillère en orientation de l'institut qui décide de l'affectation de l'élève», explique Malek. La nouvelle formation se fait par le mode apprentissage. Les stagiaires auront ainsi deux jours par semaine consacrés à la partie théorique, et trois jours de stage sur le terrain directement intégrés dans les entreprises engagées dans les chantiers. Une fois la demande d'inscription satisfaite, le stagiaire devra effectuer d'abord un semestre de tronc commun pour se familiariser avec les métiers du bâtiment, et ensuite suivre des cours dans des matières aussi diverses que les mathématiques, la physique, la résistance des matériaux, le dessein ou encore la photographie. Le dernier semestre, soit le cinquième, étant réservé à la réalisation du mémoire de fin d'études. «La plus belle formule pour définir cette nouvelle spécialité a été inventée par un de nos stagiaires. Ce dernier se qualifie comme étant le médecin du bâtiment», déclare Mme Mezahen. Ayed Tarek, l'un des premiers bénéficiaires de la formation se dit content de ce choix et lance un appel aux autorités. «J'espère qu'une fois formés, ils nous feront confiance et nous accorderont des marchés. La réhabilitation d'un immeuble coûte dans les 18 milliards de centimes, c'est le prix de la construction de 4 ou 5 bâtiments. J'espère que ces enveloppes ne soient pas exclusivement attribuées aux entreprises étrangères», espère-t-il.