La commission exécutive de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) a sévèrement critiqué « la marginalisation des retraités dans le système mutualiste et des œuvres sociales, et ce malgré les dispositions légales en vigueur ». Dans un communiqué publié à l'issue de son assemblée générale, la FNTR a noté que les décisions de revalorisation des retraites ont été mises en œuvre de manière « restrictive dès lors que leur bénéfice n'est pas étendu aux titulaires des retraites proportionnelles et sans conditions d'âge dont le nombre avoisine les 300 000 auxquels sont venus s'ajouter les bénéficiaires d'un avantage de retraite, au titre d'activités non salariales dont le dossier est liquidé dans le cadre de la coordination avec la Casnos et ceux au titre d'activités salariales effectuées en France, soit un total de près de 500 000 retraités, parmi lesquels une grande majorité perçoit un revenu inférieur à 10 000 DA. Ce qui réduit sensiblement le chiffre de 900 000 bénéficiaires des mesures présidentielles annoncées ». La FNTR a estimé que ces décisions « discriminatoires » ne reflètent ni l'esprit ni la lettre de l'engagement pris par le Président vis-à-vis des travailleurs mis à la retraite. A ce titre, la FNTR a demandé la levée de toute réduction et la revalorisation légale des pensions de retraites des non salariés, gelées depuis 2003. Elle a constaté que la mise en œuvre d'une indemnisation au profit des petites pensions (y compris la pension de réversion) introduit dans le champ social des éléments de différenciation avec le contenu de la loi 83-12 relative à la retraite qui pour les premières, fixe le minimum à 75% du SNMG, et pour les reversions, à 75 % de la pension du défunt époux. A cet égard, la FNTR a demandé que le minimum de pension soit fixé à 100% du SNMG. Par ailleurs, la fédération s'est interrogée « sur le placement des ressources en valeur d'Etat et leur utilisation décidée en Conseil des ministres. Cette conception remet radicalement en cause le caractère démocratique qui a toujours marqué la gestion des organismes de la sécurité sociale ». La FNTR a regretté également le retard injustifié, « mis par le conseil d'administration de la CNAS, pour faire des propositions qui ne répondent ni aux attentes des retraités ni aux moyens financiers de la CNR, ni aux décisions du président de la République ». La Fédération a donc exhorté le ministre du Travail à tenir compte des propositions des retraités et de signer l'arrêté de revalorisation à un taux raisonnable de 6%. D'autre part, la FNTR s'est « insurgée » contre l'arrêté fixant les tarifs de référence servant de base au remboursement des médicaments. « Cette décision pénalisante pour les malades n'est pas justifiée, étant donné que les ressources de la sécurité sociale peuvent encore faire face aux dépenses occasionnées dans ce domaine. Il faut donc débureaucratiser la gestion du tiers payant et la mise au placard de ce véritable parcours du combattant auquel les retraités et pensionnés sont soumis à chaque fois que le montant de l'ordonnance est inférieure à 2000 DA. » La FNTR a aussi dénoncé les pressions fiscales subies par les retraités, à travers l'impôt sur le revenu, précisant que ces pressions interviennent au moment où l'Etat se montre généreux envers le patronat, en lui accordant des réductions fiscales substantielles. En conclusion, la FNTR a rappelé les revendications non encore prises en charge, à savoir le remboursement à la CNR par le Trésor public de l'indemnité complémentaire pour pension et rente dont le montant est de 12 milliards de dinars, la création d'une caisse autonome de recouvrement des cotisations de la sécurité sociale, une nouvelle répartition du taux global de cotisation de la sécurité sociale entre les différentes caisses et l'harmonisation de l'indemnité pour conjoint à charge.