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«L'aube au-delà est un roman colérique»
Amine Aït El Hadi. Lauréat du prix Assia Djebar
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2015

Amine Aït El Hadi est le lauréat du premier prix Assia Djebar du roman paru en langue française. L'aube au-delà a été publié aux éditions Aden, à Alger. Abdelwahab Aïssaoui et Rachid Boukhroub sont les deux autres lauréats du prix (arabe et tamazight).
Nous connaissons Amine Aït El Hadi poète. Là, nous découvrons qu'il est aussi romancier. L'aube au-delà est votre premier roman...
Je n'ai pas arrêté d'écrire depuis la publication de mes premiers recueils de poèmes sortis discrètement.
J'ai écrit des nouvelles. Et les nouvelles m'ont propulsé vers le roman. J'ai participé au concours des francophonies avec une nouvelle qui a évolué en roman. Et puis, c'est ma première expérience romanesque, mon premier prix. Tout paraît inédit !
L'histoire L'aube au-delà est inspirée du massacre de Bentalha dans les années 1990. Une terrible histoire...
La date est symbolique. Je ne parle pas de l'endroit, mais j'évoque le terrorisme durant la décennie noire et celui qui sévit actuellement dans les pays musulmans. Je traite le sujet de l'inhumanité et de la bestialité des bourreaux. L'aube au-delà est un roman colérique. J'ai transmis toute ma rage à travers le personnage de Mériem. Une battante. En même temps, c'est un roman fantastique.
Et vous vous inspirez parfois de Mohammed Dib...
Oui. Il est dommage que certains de ses romans soient passés inaperçus. On parle de littérature d'urgence. Mohammed Dib n'a pas fait que cela. J'ai envie que le genre fantastique s'épanouisse en Algérie (...). Je ne maîtrise pas bien la langue arabe, sinon j'aurais écrit mon roman dans cette langue. J'allais dire dans mon discours tout à l'heure que j'allais m'exprimer dans la langue de l'autre. Mais bon, on ne va pas remettre une autre couche sur le problème des langues. Je souhaite vivement que le roman soit traduit en arabe et dans toutes les langues possibles.
La littérature algérienne commence enfin à s'intéresser à la période trouble des années 1990. Vous en pensez quoi ?
Vous savez, les Algériens disent souvent qu'ils sont fatigués de lire ou de voir des histoires dramatiques et qu'ils ont besoin de rigoler. Le problème est qu'on rigole depuis très longtemps ! Les thèmes ne manquent pas.
Nous avons un rire nerveux. Nous n'avons pas fait notre deuil, alors qu'à un moment donné il faut le faire. Il n'y a pas eu de romans, de travail par rapport à cette période. Je trouve cela étrange. Nous avons cumulé suffisamment d'expérience par rapport à ces tragédies mais on n'en parle pas.
Et on ne partage pas à travers l'écriture notre expérience au moins avec les pays arabes et musulmans qui souffrent de terrorisme.
Peut-être que cela est lié au fait que les Algériens n'ont pas encore digéré les événements, n'ont pas suffisamment de recul pour revenir sur ces événements...
Je ne sais pas si cela est lié au mépris ou si c'est de l'hypocrisie. On n'ose pas en parler. Dès que l'on évoque la question de la sécurité nationale, on commence à faire sortir le dossier relatif à cette période. Il ne faut pas attendre qu'il y ait «une vraie» main de l'étranger pour commencer à en parler ou qu'il y ait Daech qui débarque. Le pire est que ce danger est aux portes de l'Algérie.
La littérature vous permet-elle de dire ce que les politiques ne peuvent pas dire à haute voix ?
On peut toujours parler d'une manière subtile. C'est pour cela que j'ai utilisé les codes du genre fantastique pour dire les choses d'une autre manière. Le roman est déjà une tentative d'évasion échouée du personnage. Mais je n'avais pas envie de fuir. Les gens savent beaucoup de choses, il faut seulement trouver la manière pour le dire. Manière moins abrupte. Peut-être qu'il existe des choses que les politiciens n'ont pas dites, mais que seule la littérature peut révéler.
Qu'en est-il de la symbolique de l'aube ?
C'est par rapport à la religion, au nouveau jour, à la mise en voile d'une tragédie. Les grandes scènes du massacre se passent dans un moment de grande sérénité, quand le muezzin appelle à la première prière. Je trouve ironique que de tels drames puissent survenir à ce moment-là du jour. Un moment qui peut être investi par la littérature d'une manière plus riche.
L'aube, c'est un nouveau jour. Jour différent. Des cadavres sont par terre pendant que les oiseaux commencent leur chant du matin. C'est ce contraste lyrique et terrible qui m'intéresse. Ce sont toutes les influences de poètes algériens qui s'expriment.


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