A la tête de cette wilaya depuis le mois d'août dernier, le chef de l'exécutif affiche une certaine sérénité en se gardant d'annoncer une quelconque mesure d'austérité. Sauf qu'à Taher, lors de la visite du chantier de rénovation du réseau d'AEP de cette ville, il a laissé entendre que les projets liés à l'AEP ne sont pas concernés par ces mesures. Dans la même ville, et lors de l'inspection du projet de la station urbaine, il a opposé une fin de non-recevoir à la demande du maire d'octroyer une rallonge budgétaire pour achever cette opération. L'argument avancé est bien sur lié à cette crise, qui peut être à l'origine de la remise en cause de nombreux autres projets. Dans la ville d'El Milia, le même problème du manque d'argent s'est posé pour la piscine semi-olympique, en souffrance depuis trois ans et qui nécessite 1,5 milliard de centimes pour son achèvement. D'autres projets sont certainement confrontés à cette situation de disette dans d'autres communes, où l'on revendique davantage de projets pour améliorer le quotidien misérable des populations. Ceci dit, si l'on exclut les projets d'AEP, quels sont donc les secteurs qui seront directement touchés par le tarissement des ressources financières ? L'annonce faite sur le gel des projets de tramways à l'échelle nationale est déjà ressentie comme une frustration à Jijel. Logiquement, c'est le projet de la ligne de tramway devant relier le campus universitaire de Tassoust à celui, en cours de réalisation, d'El Aouana, avec une extension à l'aéroport Ferhat Abbas, qui sera concerné par cette mesure. Qu'en sera-t-il pour le téléphérique de la ville de Jijel, un projet annoncé en même temps que celui du tramway ? Ces deux projets étaient sur la bonne voie, selon l'annonce faite l'année passée. Dans le secteur des travaux publics, c'est la route, annoncée en grande pompe en 2013, par Abdelmalek Sellal, qui devrait relier la ville d'El Milia à l'autoroute Est Ouest, à Didouche Mourad (Constantine), qui risque de faire les frais de cette crise. Tout comme d'ailleurs l'autre projet du dédoublement de la RN 27 entre El Milia et les limites avec la wilaya de Mila, dont on n'a plus entendu parler depuis 2012. Ces deux projets devaient faire l'objet d'un arbitrage gouvernemental sur le maintien de l'un ou de l'autre, mais à ce jour rien n'a filtré sur leur sort. La centrale électrique, le complexe sidérurgique de Bellara et la pénétrante à l'autoroute Est-Ouest, qui sont des projets d'importance stratégique, seront épargnés par la politique d'austérité mais ils connaissent des difficultés dans leur réalisation.