Tel est pris qui croyait prendre.» L'adage s'est encore une fois vérifié avec cette affaire de tentative d'escroquerie, sur fond d'usurpation de fonction officielle de l'Etat, qui vient d'être mise au jour par les limiers de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Ghardaïa. C'est sur la plainte d'un citoyen, propriétaire d'une concession agricole à Metlili, à 45 km au sud de Ghardaïa, que l'enquête à été déclenchée. Et pour cause, la victime a déclaré que deux individus en civil l'ont arrêté sur la RN1, en venant de Metlili, et lui ont demandé de leur présenter ses papiers. Se présentant comme étant des policiers, ils ont décliné une espèce de carte professionnelle sur laquelle la victime n'a aperçu que les deux barres vert et rouge sans pour autant pouvoir discerner leur qualité professionnelle. Ils lui ont confisqué son permis de conduire et menacé de le mettre en prison s'il ne leur remettait pas une grosse somme d'argent, au motif que la victime, qui emploie dans sa propriété agricole des Subsahariens qui se livrent à la contrefaçon de monnaie et dont il serait complice. Celui-ci s'en défend, mais les policiers le relâchent en le sommant de réunir rapidement la somme demandée et qu'ils le contacteraient bientôt pour lui donner rendez-vous. Celui-ci se rend directement à la sûreté de wilaya de Ghardaïa et dépose plainte, pensant avoir affaire à des policiers véreux. Immédiatement informée, la police judiciaire met sur écoute le téléphone de la victime et lui demande de réunir la somme demandée et se tenir prêt à aller au rendez-vous. Le lendemain, l'agriculteur reçoit l'appel des deux faux policiers et ainsi la souricière est vite mise en place. Le rendez-vous est fixé dans un café du quartier très animé de Sidi Abbaz. Très calmement, la victime s'y rend et rencontre les deux individus attablés à la terrasse du café et leur remet l'argent empaqueté dans un sachet en papier. Les policiers encerclent rapidement le café et arrêtent les deux personnes. Les fouillant, ils trouvent une carte professionnelle indiquant que l'un d'eux travaille pour une entreprise nationale, sans plus. Fouillant leur véhicule, ils retrouvent le permis de conduire qui a été confisqué à la victime et un bout de papier sur lequel était griffonné son numéro de téléphone. Ainsi confondus et arrêtés en flagrant délit, les mis en cause ont été présentés le lendemain devant le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa. Ce dernier les a déférés devant le magistrat instructeur, qui les a placés sous mandat de dépôt pour «escroquerie» et «usurpation de fonction officielle». Incarcérés à la prison de Chaâbet Ennichène de Ghardaïa, ils auront à méditer longtemps sur l'adage qui dit que «bien mal acquis ne profite jamais».