À Aïn El Turck, les comportements provocateurs, et de plus en plus fréquents, de jeunes scolarisés envers leurs camarades et professeurs, au sein même des établissements, inquiètent sérieusement les parents d'élèves. «Nous sommes totalement désarçonnés face à ces attitudes agressives, à la limite de la violence, perpétrées par des élèves qui, sous l'emprise d'hallucinogènes, sèment le trouble pendant les heures de cours, importunent nos enfants et les professeurs», déclarent, offusquées, des parents d'élèves. Les enseignants du moyen et du secondaire, les deux paliers les plus concernés par le phénomène, abondent dans le même sens et avouent leur impuissance face à la montée de ce fléau qui gangrène désormais le milieu scolaire. «Nous subissons le diktat quasi-quotidien de quelques élèves qui s'adonnent à la consommation de psychotropes et qui viennent faire les fortes têtes en classe devant leur camarades et leurs enseignants», confient-ils avant d'ajouter : «Nous passons notre temps à tenter de les apaiser, à éviter le pire, sans oublier de dire que souvent des altercations violentes éclatent en plein cours entre ces élèves et leurs camarades». Le drame est que même des jeunes filles, d'à peine 13 ou 14 ans, sont entrainées dans ce milieu, parfois à leur insu, et consomment des psychotropes sous forme de bonbons. En effet, ce qui était du seul apanage des jeunes garçons, c'est la gent féminine qui est touchée en milieu scolaire désormais, notamment celle issue des milieux défavorisés ou dont la vie familiale subit quelques désordres. Nombreuses qui, selon les témoignages d'élèves ou d'enseignants, affichent en classe ou dans la cour, un comportement inhabituel, délirant, voire parfois agressif. Face à cet état de fait, parents, enseignants et encadreurs plaident pour une réelle campagne de sensibilisation en milieu scolaire afin d'atténuer le fléau. «Cette campagne doit être assidue, récurrente et obligatoire dans tous les établissements scolaires, notamment ceux du primaire afin de faire dans la prévention, et à laquelle seraient obligatoirement associées les familles afin de leur faire prendre conscience du danger de la prise de drogue et des psychotropes», préconise-t-on. Ils vont jusqu'à proposer l'affectation permanente de psychologues ou de médecins au sein de chaque établissement afin de détecter les enfants sous emprise de la drogue.