Après avoir fui l'Algérie pendant plus de dix ans, l'ex-patron du groupe Khalifa a été rattrapé par l'affaire Khalifa, rejugée en sa présence en juin dernier. Ainsi, étant le principal accusé, Abdelmoumen Khalifa a écopé de 18 ans de prison ferme. Une peine assortie d'une amende d'un million de dinars, en plus de la confiscation de tous ses biens. Le prévenu a été condamné pour «association de malfaiteurs, abus de confiance, faux et usage de faux dans des documents administratifs et bancaires, corruption, et banqueroute frauduleuse ». Ces chefs d'accusation avaient conduit le même tribunal à prononcer, lors du premier procès qui s'était déroulé en son absence en 2007, une peine par contumace d'emprisonnement à perpétuité. Outre Abdelmoumen Khalifa, le tribunal criminel de Blida a prononcé 18 condamnations et 53 acquittements pour les 71 prévenus dans cette plus grosse escroquerie du siècle. Abdelmoumène Khelifa, qui a été extradé de la Grande Bretagne en décembre 2013, n'a pas bénéficié des «circonstances atténuantes » prévues par les dispositions du code pénal. Il a été en revanche acquitté du seul chef d'inculpation relatif au «trafic d'influence ». Outre cette peine maximale, le tribunal avait prononcé une condamnation de 10 ans de détention ferme à l'encontre de Djamel Guelimi, le bras droit de l'ex-propriétaire du groupe Khalifa, et contre lequel le procureur général, Mohamed Zerg Erras, avait requis une peine de 20 ans d'emprisonnement. L'ex-directeur de la sécurité au sein du groupe Khalifa, Abdelhafid Châachou, avait été condamné, pour sa part, à 8 ans de détention ferme, assortis d'une amende de 500.000 DA et de la confiscation de sa villa sise à Chéraga (Alger). Aussi, une peine de 8 ans d'emprisonnement ferme, en sus d'une amende de 1 million de DA a été également requise contre l'ex-directeur de l'agence de Khalifa Bank à Chéraga, Mir Omar et de l'ex-directeur de l'agence de ladite banque à Blida, Belaid Kechad. Une année d'emprisonnement avec sursis a été la peine la moins lourde prononcée par le tribunal criminel de Blida à l'encontre de M. Ali Aoun, ex PDG de Saidal.