Le taux de chômage a atteint, en septembre 2015, une proportion de 11,2% de la population active. Ce taux est en hausse comparativement à la même période de l'année 2014 où il était de 10,6%, a annoncé, hier, l'Office nationale des statistiques (ONS), dans son enquête «Activité, emploi et chômage en septembre 2015», publiée sur son site internet. Ce qui équivaut à 1,337 million de personnes sans emploi, sur un total de 11,932 millions d'Algériens qui représentent la population active. Sans surprise, le chômage touche plus durement les femmes, tous critères confondus, avec un taux global de 16,6%, tandis qu'il est de 9,9% chez les hommes. L'ONS note toutefois que le chômage féminin a connu une baisse de 0,5% depuis l'année dernière, contrairement au chômage masculin qui a enregistré un accroissement de 0,7%. Pourtant, les femmes ne sont pas nombreuses sur le marché du travail, puisqu'elles ne constituent que 19,4% de la population active, soit 2 317 000 d'Algériennes sur un total de 11 932 000. Rapporté au taux de la population globale, il ne représente que 16,4% des femmes algériennes, puisque le taux de participation à la force de travail de la population âgée de 15 ans et plus étant de 41,8%. De même, les jeunes de 16 à 24 ans sont, en termes de strate d'âge, les plus exposés à l'inactivité, puisqu'ils représentent près de 30% de la population active, taux en nette augmentation comparativement à septembre 2014 (25,2%). Parmi ces 16-24 ans, ce sont les jeunes filles qui ont le plus de difficulté à trouver du travail, puisqu'elles sont 45,3% à être au chômage. Pour ce qui est des diplômés chômeurs — ces diplômés de l'enseignement supérieur qui se heurtent à l'absence d'opportunités d'embauche —, leur nombre a sensiblement baissé à 14,1% en septembre dernier contre 16,4% en 2014. Avec, encore une fois, un taux de 20,5% pour la gent féminine et 8,5% pour celle masculine. Cette diminution du nombre de diplômés chômeurs peut probablement être expliquée par une autre donnée publiée par l'ONS : le «sous-emploi». Ainsi, la part des chômeurs qui acceptent des emplois inférieurs à leurs aptitudes professionnelles est de 78,7%, tandis qu'ils acceptent un poste pénible ou insalubre à 28%, des emplois mal rémunérés à 80,8% et ils sont 85,1% à accepter des emplois dans n'importe quel secteur d'activité. Par ailleurs, le chômage des personnes sans qualification a connu un accroissement de 1,2 point, passant de 8,6% à 9,8%, alors que celui des diplômés des instituts de formation professionnelle a augmenté de 0,7 point, passant de 12,7% à 13,4%. «Il est à noter que 55,7% des chômeurs n'ont aucun diplôme, soit 745 000 personnes ; 23,3% sont diplômés de la formation professionnelle alors que les universitaires en constituent 21%», explique l'ONS. Pour ce qui est de la répartition selon le lieu de résidence, le taux de chômage est estimé à 11,9% en milieu urbain — à raison de 10,7% chez les hommes contre 15,9% chez les femmes — et de 9,7% en milieu rural : 8,3% chez les hommes, contre 18,8% pour les femmes.