Avec 5 médailles (3 argent et 2 bronze) décrochées à Annaba dans la lutte gréco-romaine face à des athlètes très expérimentés et mieux préparés comme les Egyptiens et les Syriens, les Algériens n'ont vraiment pas démérité dans 5 des catégories en compétition. Particulièrement, Brahim Khebaba qui, dans les 66 kg, avait donné du fil à retordre à son adversaire, l'Egyptien Achraf Moh, qualifié de largement favori au regard de sa longue expérience dans les joutes internationales. En fait, la seule faiblesse de notre représentant dans cette catégorie résidait dans sa condition physique qui l'avait trahi, alors qu'il surclassait techniquement son vis-à-vis de la tête et des pieds. C'est presque dans les mêmes conditions, face à Ahmed Saddek, un autre Egyptien, que Messaoud Zaghdane fut contraint de plier le genou dans la catégorie des 74 kg. Le simple fait d'avoir atteint la finale et remporté la médaille d'argent était déjà une réelle performance pour Ahmed Fartas dont on ne donnait pas cher face à l'ogre des tapis, le Syrien Mohamed Mendou. Durant les éliminatoires, Mendou n'avait pas fait dans le détail en envoyant au tapis tous ses adversaires. Face à notre compatriote, il avait été contraint de sortir le grand jeu pour s'imposer in extremis. Mohamed Zebbar, 120 kg, et Samir Benchenef 55 kg les « bronzés » algériens n'oublieront pas de sitôt qu'ils avaient failli inscrire leur nom en lettres d'or sur les tablettes de cette 10e édition des Jeux sportifs arabes. Durant les tours éliminatoires, déjà handicapés par une mauvaise préparation, ils auraient pu terrasser leurs adversaires respectifs et se présenter aux finales. Ils ne sont pas arrivés à ce stade et ils ne doivent en vouloir qu'à eux-mêmes pour ne pas avoir osé. Ils se contenteront chacun d'une médaille de bronze en attendant de « mieux faire lors des championnats d'Afrique », diront-ils. Si, du côté des spectateurs, ces résultats étaient qualifiés d'assez bons, Rabah Chabah, l'entraîneur de l'équipe nationale de lutte, ne pouvait espérer mieux au regard des nombreux problèmes qu'il a rencontrés dans la préparation de ses protégés pour ces jeux. « Depuis 1975, nous n'avons pas eu un seul tapis professionnel. Il y a d'autres handicaps auxquels étaient confrontés nos athlètes telle l'instabilité des effectifs de l'équipe nationale. Ce qui n'est pas le cas pour nos adversaires à l'image des Egyptiens dont les représentants sont les mêmes depuis plusieurs années. Dans ces compétitions outre la mauvaise préparation, l'inexpérience de nos athlètes est pour beaucoup dans leur défaite, là où il ne fallait pas. En tous les cas, nous avions avec nous une grande force avec ce merveilleux public de Annaba qui n'a pas baissé la voix une seconde pour encourager les lutteurs algériens. J'estime que c'est un grand honneur pour mes athlètes et moi, d'avoir participé, décroché 5 médailles sur 7 catégories et surtout d'avoir combattu en présence de ce public », a indiqué M. Chabah, apparemment aux anges, quelques minutes après la cérémonie de remise des médailles.