Les étés se suivent et se ressemblent pour les habitants du village Aït Frah dans la commune de larbaâ Nath Irathen. Le rationnement de l'eau potable, instauré dès la fin de l'hiver, s'allonge de plus en plus à mesure de l'avancée de la saison sèche. Mais le problème s'est aggravé depuis que le volume d'eau libéré n'arrive plus à alimenter les quartiers du village situés sur les hauteurs. Et l'approvisionnement de ces maisons à partir des foyers situés en contrebas a été corsé par le fait que les services de l'ADE sont intraitables quant au paiement des factures très lourdes présentées à ceux qui ont mis leurs robinets à la disposition de la collectivité. Les agents, venus dernièrement relever les consommations des ménages, ont été très mal accueillis et l'idée de ne pas honorer les factures pour cette période de disette fait son chemin dans la colère générale. Toutes les autorités locales ont été approchées, sans que puisse être desserré l'étau du rationnement jugé, injuste imposé à cette grosse agglomération rurale. M. Mourad Mahiouz, membre du comité de village, déclare « après les contacts infructueux avec l'apc et l'epeto, il nous reste à saisir, à l'aide d'une pétition, le premier responsable de la wilaya. Nous constituons le seul village aussi sévèrement rationné et on se demande pourquoi ». En attendant, les sources non taries sont assiégées jour et nuit et certains sont mêmes réduits à acheter l'eau auprès de vendeurs qui s'approvisionnent à partir de fontaines éloignées. Les habitants, qui voient avancer cahin caha le projet hydraulique de pompage à partir de Takhoukht, censé mettre un terme à cette situation intenable, espèrent que l'année 2006 sera celle de la fin de leur calvaire.