La réconciliation des peuples et l'échange interculturel ont été au centre d'une rencontre débat organisée, mardi, au siège de l'Unité de recherche en traduction et terminologie (URTT-Crasc), dans le cadre des activités programmées par les porteurs du projet Yadra pour sa tournée en Algérie. En effet, le projet Yadra a pour objectif le rapprochement des jeunesses française, allemande et algérienne grâce au dialogue interculturel, comme cela a été possible à travers l'expérience franco-allemande, selon Rihab Alloula, artiste et chercheure au Crasc, qui a animé la rencontre. Ce projet, qui se concrétise à travers un spectacle franco-algéro-allemand pluridisciplinaire présenté en Algérie, à Oran, avant sa programmation à Tlemcen et Béjaïa, réunit une trentaine de jeunes, dont des journalistes, étudiants ou travailleurs sociaux de France, d'Allemagne et d'Algérie. Selon Rafik Mousli, directeur de l'association marseillaise Une terre culturelle, initiatrice du projet, «ces jeunes veulent conforter leur histoire commune pour réconcilier les peuples, au-delà des obstacles politiques». L'Algérie est représentée dans ce projet par l'association oranaise Istijmam, alors que c'est Bapob (Berlin) qui lie l'Allemagne au projet. Rafik Mousli a souligné que l'objectif suprême et le rêve des artistes est la mise en place d'un office culturel entre la France et l'Algérie, à l'image de l'Office franco-allemand pour la jeunesse qui, il y a quelques années, semblait impossible au vu du lourd héritage historique légué par les conflits. Il a ajouté que les jeunes ont une façon intelligente de penser la culture et l'histoire. Pour rappel, la troupe a joué, lundi, la pièce Yadra au théâtre Abdelkader Alloula d'Oran. Selon Réda Aby Ayad, chercheur au Crasc et ancien journaliste, «la pièce, qui a comporté l'art audiovisuel, le jeu théâtral et la chanson, a abordé des thèmes profonds, comme le mariage mixte, la crise en Europe ou la corruption en Algérie. Les artistes ont fini par séduire le public».