L'application de la nouvelle loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes, promulguée en décembre 2015, constitue une préoccupation majeure et s'inscrit comme un grand axe dans la stratégie du collectif d'Oran pour la promulgation de la loi contre les violences faites aux femmes. Le collectif réfléchit aux moyens de mise en œuvre de cette nouvelle législation, qui se heurte aux préjugés de la société et à la rigidité des mentalités. En effet, lors d'une rencontre organisée, samedi après-midi, par le collectif au siège de l'Afepec à Oran, les participants se sont félicités de la promulgation de la loi en question, mais appréhendent les obstacles qui pourraient empêcher la mise en œuvre du texte. Les réflexions portent actuellement sur une nouvelle stratégie et le cadre qui permettrait au collectif de continuer la concertation et la mobilisation pour arracher encore plus d'acquis en matière d'égalité et de droits de la femme. Selon Malika Remaoun, «l'Afepec va lancer un observatoire des violences faites aux femmes dans le but de produire et expérimenter une approche innovante, efficace, durable et impliquant associations, professionnels, chercheurs et experts, journalistes et institutions publiques pour la prise en charge des femmes victimes de violences et de leurs enfants». Pour l'Afepec, cet observatoire, qui sera une première expérience en Algérie, pourrait être l'espace où le collectif agira. Notre interlocutrice a rappelé que l'expérience de l'observatoire a été tentée en 2007 sans aboutir. Il faut savoir que 2007 a aussi été l'année de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette stratégie repose sur la protection, l'insertion sociale et économique et les réformes juridiques et institutionnelles. Ceci a abouti à l'adoption, en décembre 2015, de la nouvelle loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes, période qui coïncide avec la constitution du collectif initié par l'Afepec, le 3 décembre 2015. Le collectif compte aujourd'hui de nouveaux membres, avec en plus de l'Afepec, le Collectif pour l'autonomisation des femmes, Femmes algériennes médecins, le Civic, la LADDH, Bel Horizon, le Petit Lecteur et association APRROS-CH Chougrani. Pour rappel, le collectif a organisé plusieurs actions ayant mené à l'adoption de la loi en question et réfléchit aujourd'hui sur les moyens permettant la poursuite de la mobilisation après avoir évalué positivement le travail mené depuis décembre 2015. Ainsi, l'observatoire de l'Afepec pourrait être le cadre adéquat pour les actions futures, en intégrant de nouvelles approches à la faveur des moyens technologiques existant, tout en focalisation le travail sur les enquêtes et les analyses scientifiques des phénomènes observés.